‘La législation CSRD fournit les instruments adéquats pour développer une stratégie de durabilité intégrée, bien étayée.’

D’ici peu, quelque 50 000 entreprises européennes devront communiquer des informations sur leur impact sur les personnes et l'environnement. Le groupe alimentaire Vandemoortele, qui a reçu le prix du meilleur rapport sur le développement durable 2022, partage ses conseils. ‘Commencez par déterminer les thèmes pertinents pour votre entreprise car vous vous perdrez si vous vous aventurez dans la forêt sans boussole.’

Quelles sont les émissions de CO2 de l’ensemble de la chaîne? Quel est l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans votre entreprise? Combien d'accidents du travail avez-vous enregistrés l'an dernier? Bientôt, toutes les grandes entreprises européennes devront communiquer annuellement à ce sujet. ‘La Directive relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD) est une obligation de reporting européenne', explique Toon Borghgraef, sustainability manager commercial banking chez KBC. Elle fait partie de l'ambitieux Green Deal européen. Son objectif? ‘Veiller à ce que les entreprises européennes accordent autant d'importance à leurs rapports sur le développement durable qu'à leurs rapports financiers.’

Que signifie cette CSRD dans la pratique? Elle est en réalité une extension de la législation existante pour les entreprises cotées en Bourse. ‘Celles-ci sont déjà tenues de communiquer sur leurs efforts en matière de développement durable. Mais cette directive va beaucoup plus loin', explique Toon Borghgraef. ‘Les rapports sont de plus en plus standardisés. Les entreprises devront non seulement collecter des données, mais elles devront aussi les soumettre à un audit annuel, ainsi qu’elles le font pour leurs chiffres financiers.’ Autre élément tout aussi important: la CSRD concerne un groupe d'entreprises beaucoup plus large. Sa mise en œuvre se fait en plusieurs vagues. Les grandes entreprises cotées en Bourse doivent déjà rédiger leur rapport annuel 2024 selon la nouvelle directive, tandis que les autres grandes entreprises disposent d'une année supplémentaire. Toon Borghraef: ‘Concrètement, la directive s’applique aux entreprises qui dépassent deux de ces seuils: plus de 250 salariés, plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 20 millions d'euros de total du bilan. Dans la pratique, quelque 50 000 entreprises européennes sont concernées, dont environ 2 800 dans notre pays, selon les estimations de l'organisation patronale FEB.’ Indirectement, les petites entreprises en ressentiront aussi les conséquences. ‘Car en raison de la CSRD, les grandes entreprises auront des attentes plus élevées à l’égard de leurs fournisseurs, qui sont souvent des PME, nombreuses en Flandre.’

En d'autres termes, l'impact de la nouvelle loi ne doit pas être sous-estimé. Comment les entreprises peuvent-elles se préparer? Les longs textes juridiques rebutent au départ, mais heureusement, les partenaires financiers et les experts fournissent les outils nécessaires. ‘En tant qu'entreprise cotée en Bourse, nous sommes depuis longtemps tenus de rendre compte de nos efforts en matière de développement durable. Nous nous appuyons sur cette expérience pour guider nos clients', déclare Toon Borghgraef. Outre les conseils personnalisés d'experts, KBC offre à ses clients des outils concrets pour collecter des données, tels qu'un calculateur de CO2 simplifié gratuit, un indicateur clé dans le reporting CSRD.

Autre conseil important: osez voir plus loin. ‘De nombreuses entreprises n'en sont qu'au début de leur trajet du développement durable, mais certaines disposent déjà d'un rapport détaillé. Elles sont une source d'inspiration. Imprégnez-vous des rapports de développement durable de vos clients, de vos fournisseurs ou de vos concurrents. Le rapport complet de KBC sur le développement durable constitue également une référence.’

‘Nous mettons aussi nos clients en contact avec des partenaires qui peuvent les guider dans leur trajet de développement durable. Une fois que les entreprises disposent d'une stratégie de développement durable crédible, liée à des objectifs, nous pouvons l'intégrer dans leur financement. Nous soutenons ainsi les pionniers de la transition durable', déclare Toon Borghgraef.

Le groupe alimentaire Vandemoortele est l'un des précurseurs en matière de rapports sur le développement durable dans notre pays. L'année dernière, l'Institut des réviseurs d'entreprises lui a décerné le prix du meilleur rapport belge sur le développement durable (Best Belgian Sustainability Report). Le jury a salué non seulement la clarté du texte et du raisonnement scientifique, mais aussi le haut niveau de transparence. Car Vandemoortele ne se contente pas de vanter ses réussites, mais communique aussi sur les objectifs non réalisés. Et autre bonne pratique notable: le groupe alimentaire a réussi à intégrer son rapport sur le développement durable dans ses résultats financiers.

‘Nous sommes bien entendu fiers de ce prix. Mais ce rapport intégré n'est pas le fruit du hasard', déclare Marc Croonen, chief human resources, sustainability & communication chez Vandemoortele. ‘Il s'agissait d'un processus de croissance.’ Marc Croonen rédige le rapport intégré, en collaboration avec le CFO (pour la partie financière) et le chief legal (pour le volet governance et compliance).

Le reporting n'est qu'un aspect de la politique de développement durable de Vandemoortele, souligne Marc Croonen. ‘Ces chiffres sont le choix conscient d’une communication transparente sur la réalisation de nos objectifs, mais aussi, bien sûr, sur nos ambitions en matière de développement durable.’ Concrètement, l'entreprise alimentaire a choisi trois thèmes: nutrition équilibrée, protection de la nature et amélioration des vies. ‘À ces trois thèmes, nous avons associé quatre grandes intentions, étayées par de nombreuses initiatives', explique Marc Croonen. ‘Une nutrition équilibrée comprend, par exemple, la volonté de réduire la teneur en sucre et en sel de nos produits, la protection de la nature passe par la réduction du CO2, l'huile de palme responsable, etc.' Pour chacun des 12 objectifs, Vandemoortele a désigné un chef de projet au sein de l'entreprise. ‘Ces chefs de projet s’entourent d’une équipe pour travailler sur les objectifs. Durant l'année, nous suivons ensemble les progrès accomplis et nous communiquons deux fois à l'extérieur de manière transparente'.

‘Tout commence par une bonne analyse de matérialité’, déclare Marc Croonen. ‘Déterminez les thèmes pertinents pour votre société et intégrez-les ensuite dans votre stratégie d’entreprise.’ Consommation d'énergie, emballage, inclusivité, sécurité: quelles sont les priorités des collaborateurs, des fournisseurs, des ONG et des clients? Qu’attendent-ils de nous? ‘La législation CSRD est assez complexe pour que l’on s’y perde. Une analyse de la matérialité sert en quelque sorte de boussole. Un peu comme dans votre vie personnelle: que vous choisissiez de manger moins de viande, d'isoler votre maison ou de mieux trier vos déchets, vous faites des choix conscients en fonction de ce qui vous importe à vous et à votre environnement.’

Une telle approche prend du temps', prévient Toon Borghgraef. ‘N'attendez donc pas 2025 pour collecter des données. Vous éviterez ainsi que la législation ne devienne un problème de compliance: elle vous ouvrira en revanche des opportunités.’ Marc Croonen acquiesce. ‘En intégrant la durabilité dès maintenant, vous développerez une culture interne, sur laquelle asseoir votre communication externe. La législation fournit également les instruments adéquats. Prenons l'exemple de l’analyse de double matérialité. La CSRD contraint les entreprises à réfléchir non seulement à leur impact environnemental et sociétal, mais aussi à l'impact des questions environnementales et sociétales sur leur fonctionnement. Il nous est par exemple demandé de réfléchir aux risques d'une sécheresse grandissante dans les régions où nous nous approvisionnons en céréales: ce sont là des informations précieuses à long terme.’

KBC cueille également les fruits de sa stratégie de développement durable. Toon Borghgraef: ‘Nous prenons avant tout nos responsabilités, notamment en réduisant notre empreinte. Nous souhaitons également aider activement nos clients dans leur transition. Ceux d’entre eux qui s'engagent dans le développement durable sont mieux préparés pour l'avenir, ce qui nous sert également en tant que partenaire financier.’

Dans le cadre de la signature de l'engagement collectif des Nations unies en faveur de l'action climatique, KBC a publié son premier rapport sur le climat en 2022. Celui-ci intègre des objectifs explicites en matière d’octroi de crédit pour les secteurs à forte intensité climatique (tels que l'immobilier, l'énergie, l'agriculture). KBC publie chaque année l'état d'avancement de ces objectifs dans son rapport sur le développement durable.

Vous voulez en savoir plus sur la stratégie de développement durable de KBC? Dans ce cas, lisez ce document.