L’intelligence artificielle, pour un monde plus durable

Technologie et soutenabilité revêtent sans conteste une importance croissante à la fois dans la vie quotidienne et dans les processus des entreprises. Lazlo Belgrado, Chief Investment Strategist chez KBC Asset Management, établit le lien entre les deux:

‘Intelligence artificielle est le nom collectif qui désigne la technologie mise en œuvre pour simuler l'intelligence humaine, comme la capacité à réfléchir logiquement et à résoudre des problèmes. Une technologie dont les entreprises, qui disposent de quantités colossales de données, peuvent tirer profit.

Avec sa capacité à analyser rapidement et efficacement les données, l’intelligence artificielle permet d’obtenir des solutions concrètes. Elle peut donc aider les entreprises à prendre à bras-le-corps les défis que pose le développement durable.’

D’après Lazlo Belgrado, l’apport de l’intelligence artificielle dans les questions de soutenabilité est indéniable. ‘Prenez le problème de l’efficacité énergétique, dit-il: l’intelligence artificielle permet d’identifier les moments d’intense consommation. En se basant sur l’offre énergétique, les compteurs électriques devraient pouvoir indiquer quand il convient de recharger la voiture ou de lancer une lessive et donc, permettre une meilleure distribution de l’énergie éolienne ou solaire.’

La mobilité est un autre défi encore. Pour Lazlo Belgrado, ‘les voitures autonomes devraient pouvoir être utilisées comme des espèces de taxis, que les gens commanderaient au moyen d’une application. Le système appellerait le taxi le plus proche. Les utilisateurs n’ayant dès lors plus besoin de posséder de voiture, la société diminuerait sa production automobile. Les voitures autonomes permettraient de réduire les problèmes de stationnement, de fluidifier la circulation urbaine, d’améliorer la sécurité et, du fait de la diminution de la production, d’améliorer la qualité de l’air.’

L’intelligence artificielle est intéressante pour l’agriculture également. Les données récoltées par son biais aident à prendre toute une série de décisions, par exemple lors de la découverte à un stade précoce de la contamination de certaines cultures. Lazlo Belgrado achève ses explications en évoquant le tri automatique des déchets, la gestion intelligente de l’eau et les conseils vestimentaires personnalisés. ‘Investir dans l’intelligence artificielle est gage de plus-value non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour l’environnement et la société’, résume-t-il.

Bien que les exemples abondent, certains ne sont pas encore convaincus. N’y a-t-il vraiment aucune incompatibilité éthique entre intelligence artificielle et soutenabilité? ‘Je me réfère volontiers à ce que Katleen De Stobbeleir, professeure à la Vlerick, désigne par ‘état d’esprit paradoxal’, poursuit Lazlo Belgrado: la question n’est pas d’avoir l'un OU l'autre, mais bien l'un ET l'autre. Il convient d’examiner les opportunités que l’intelligence artificielle peut ouvrir, et le cadre éthique dans lequel cet apport doit s’inscrire.’

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les méthodologies en matière de SRI de KBC mettent l’accent sur la confidentialité des données et sur la protection des données à caractère personnel. ‘Confier à l’intelligence artificielle la tâche de collecter les données peut engendrer des problèmes de violation de la vie privée, ce que nous voulons éviter à tout prix, poursuit Lazlo Belgrado.

Nous classons par conséquent les entreprises en fonction de la manière dont elles collectent, utilisent et protègent les données confidentielles de leurs clients ou patients et des internautes. Nos calculs tiennent compte des impératifs de cyber-sécurité et de transparence y compris lors du partage d’informations avec les autorités’, ajoute l’expert.