Les marchés d'actions sont en recul
Les marchés d'actions ont corrigé à l'échelle internationale ces derniers jours. En Europe et aux États-Unis, les cours ont chuté d'environ 6%, alors que dans plusieurs pays émergents, les baisses ont été encore plus prononcées. Faut-il y voir le début d'un renversement de tendance ou une correction temporaire?
Si Trump fait un tweet...
Comme souvent, l'effondrement des cours a été provoqué par un tweet du président américain. Tout le monde pensait que la rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi à Osaka avait relancé les discussions sur un accord commercial entre les deux pays. Or, le président américain juge les avancées insuffisantes. L'introduction à partir de septembre de taxes à l'importation, de 10% sur les 300 milliards USD d'exportations chinoises à destination des États-Unis qui ne sont pas encore taxées, devait accélérer les choses. La Chine a aussitôt réagi en dévaluant sa monnaie et en limitant les importations de produits agricoles américains. Les États-Unis ont ensuite accusé la Chine de manipuler sa devise.
Ces développements ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour les marchés. Un certain nombre d'éléments minent en effet la confiance depuis un certain temps déjà:
- Le sentiment des chefs d'entreprise dans l'industrie s'est considérablement détérioré ces derniers mois à l'échelle mondiale. Le conflit qui s'enlise entre les États-Unis et la Chine, mais aussi la probabilité grandissante d'un Brexit brutal à la fin du mois d'octobre et les différends commerciaux latents entre l'Europe et les États-Unis, handicapent les chefs d'entreprise.
- Les bénéfices publiés par les entreprises pour le deuxième trimestre sont peut-être légèrement meilleurs que prévu, mais ils ne sont pas vraiment bons. En Europe, ils accusent un recul pour le troisième trimestre consécutif et aux États-Unis, leur croissance est pour ainsi dire inexistante.
- L'espoir placé dans les banques centrales est retombé la semaine dernière lorsque la Banque centrale américaine a annoncé qu'elle abaisserait son taux, mais qu'elle ne voyait pas la nécessité d'un assouplissement plus marqué de sa politique au cours des prochains mois.
Pas besoin de paniquer pour l'instant
Les marchés d'actions évoluent au gré du sentiment et sont donc parfois trop euphoriques, parfois trop pessimistes. Les corrections sont, par conséquent, régulières et sont à considérer comme un 'reality check'. La réalité n'incite pas à la panique. Il est vrai que la croissance économique a quelque peu ralenti et que l'industrie est en difficulté, mais il n'est pas question d'une récession économique (ce qui serait un mauvais scénario pour les marchés d'actions).
Dans le secteur des services, le climat reste bon et les consommateurs ont, eux aussi, le moral. Ils restent plutôt optimistes tant aux États-Unis qu'en Europe et sont encouragés par de nouveaux emplois et des hausses salariales qui dopent leur pouvoir d'achat.
Nous pensons par conséquent que la baisse des cours sera temporaire et qu'un renversement de tendance n'est pas à craindre. En outre, bien qu'une escalade ne soit pas exclue, nous partons du principe que la guerre commerciale sino-américaine va une fois de plus s'apaiser, dans l'intérêt des deux parties.
Voir où vont les choses
Il était évident depuis quelque temps que le marché était mûr pour une correction. Dans notre stratégie d'investissement, le pourcentage d'actions avait déjà été ramené précédemment en dessous de la norme à long terme. Une nouvelle réduction de nos positions n'est pas à l'ordre du jour pour le moment:
- L'économie mondiale ne s'oriente pas vers une récession.
- Les banques centrales sont prêtes, au besoin, à soutenir l'économie encore plus solidement en abaissant les taux directeurs et en rachetant des obligations. Les marchés l'ont déjà largement anticipé, ce qui a entraîné une forte baisse des taux. Les obligations et les liquidités offrent par conséquent très peu d'attrait en tant qu'alternative aux actions. Le rendement de dividende (brut) d'un portefeuille d'actions mondiales bien diversifié atteint facilement 2,5 à 3%.
Pour l'heure, nous nous abstenons toutefois d'augmenter la pondération en actions: une légère amélioration des indicateurs économiques et/ou une détente dans les conflits actuels pourraient nous amener à le faire.
Disclaimer
Cette lettre d'information ne peut être considérée comme un conseil ou une recommandation d'investissement.