Donald Trump remporte l'élection présidentielle

Donald Trump est de retour à la Maison Blanche. Grâce à sa victoire en Pennsylvanie, principal État clé, il a été déclaré vainqueur d’une élection présidentielle américaine très controversée. Il devient ainsi le premier président depuis Grover Cleveland (en 1893) à remporter deux mandats non consécutifs.

L'attention va maintenant se porter sur les élections au Congrès, qui détermineront l'équilibre final des pouvoirs au sein du gouvernement américain. À la Chambre des représentants, à l'heure où nous écrivons ces lignes, les républicains ont remporté 191 sièges et les démocrates 169. Nous nous attendons à ce que les républicains prennent le contrôle de la Chambre des représentants, compte tenu de leurs bons résultats lors de l'élection présidentielle (bien qu'avec une courte majorité). Au Sénat américain, les républicains ont décroché une solide majorité. À l'heure où nous écrivons ces lignes, ils ont remporté 51 sièges, contre 42 pour les démocrates.

Étant donné que Donald Trump gouvernera avec un Congrès républicain, il lui sera plus facile de faire passer son programme économique. Programme qui pourrait provoquer un choc de stagflation. Les propositions les plus dommageables sont liées au commerce. Donald Trump propose de porter les droits de douane à 20% sur toutes les importations, voire même à 60% sur les importations en provenance de Chine. Ces plans perturberont gravement le commerce mondial. Même si les entreprises obtiennent un assouplissement de ses propositions tarifaires, nous prévoyons un renforcement des barrières commerciales durant son second mandat. Ses projets de limitation de l'immigration provoqueront en outre un choc d'offre négatif sur le marché du travail.

Donald Trump va probablement non seulement renforcer la sécurité aux frontières, limitant ainsi le flux d'immigrants sans papiers, mais il va aussi freiner l'immigration légale. Il intensifiera également les déportations de migrants sans-papiers résidant actuellement aux États-Unis, bien qu'il risque ici de se heurter à la résistance des mandataires (démocrates) locaux.

Les dépenses qui creusent le déficit (sous la forme d'importantes réductions d'impôts) contrebalanceront sans doute partiellement l'effet de stagnation de son programme commercial et migratoire. Ses projets fiscaux devraient augmenter le déficit public américain d'environ 4 000 milliards USD (14,6% du PIB actuel) selon le Penn Wharton Budget Model, voire même de 7 500 milliards USD selon le Committee for a Responsible Federal Budget. Ces dépenses, qui creusent le déficit, accéléreront encore l'inflation aux États-Unis et remettront en question la viabilité de la dette publique américaine.

La réélection de Donald Trump accroît également la probabilité que d'autres risques majeurs pour notre scénario se concrétisent. Les tensions géopolitiques s'intensifieront sous sa présidence, car il va probablement stopper le financement de l'Ukraine et fragiliser l'unité de l'OTAN . Son attitude à l'égard de Taïwan est également très ambivalente. Son soutien indéfectible à Israël pourrait aussi inciter l’État juif à durcir ses mesures militaires contre l'Iran et ses mandataires (comme le Hezbollah).

Son mépris pour les institutions constitue aussi un risque économique majeur. Les critiques de Donald Trump envers la Banque centrale (Fed) menacent tout particulièrement l'indépendance de cette institution essentielle. En 2026, Donald Trump devra remplacer l'actuel président de la Fed. Néanmoins, nous continuons de penser que la Fed conservera son indépendance pendant le mandat de Donald Trump et qu’elle compensera l'impact inflationniste de son programme économique.

Début 2025, Donald Trump devra relever le plafond de la dette. Compte tenu de sa majorité au Congrès, cela ne devrait pas poser problème. Les réductions d'impôts qu’il avait introduites en 2018 expireront à la fin de 2025. Le Congrès devrait selon nous les prolonger. En outre, des élections partielles sont déjà prévues en novembre 2026. Étant donné que les élections de mi-mandat représentent généralement un défi pour le parti en place et que les démocrates ont récemment obtenu de meilleurs résultats lors des élections non présidentielles, nous nous attendons à ce que les démocrates reprennent le contrôle de la Chambre des représentants (mais pas nécessairement celui du Sénat). La politique américaine n’est décidément pas un long fleuve tranquille!

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Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.