L’art et l’économie en bon voisinage
KBC Private Banking Anvers, nouveau voisin de la Maison Snijders&Rockox
KBC Private Banking a récemment ouvert une agence dans la Maison Snijders, à la Keizerstraat, au cœur d’Anvers. Private Banking s’installe donc en nouveau voisin du Musée Maison Snijders&Rockox, où la collection d’art des 16e et 17e siècles de KBC est exposée au grand public. De la même manière qu’il y a quatre siècles, le peintre Frans Snijders et le notable Nicolaas Rockox ont réuni, par leur voisinage, l’art et l’économie.
Jusqu’en 2018, KBC Private Banking Anvers avait ses bureaux dans l’emblématique Boerentoren, la Tour KBC. Durant la fermeture du bâtiment pour rénovation, elle a provisoirement pris ses quartiers dans un bâtiment loué de la Gramayestraat.
‘Nous recherchions un nouvel emplacement fixe dans le centre d’Anvers, et la Maison Snijders nous offrait la solution idéale’, déclare Marc Goovaerts, directeur de l’agence KBC Private Banking Anvers. ‘Depuis 1970, le bâtiment historique appartient à KBC – à l’époque encore la Kredietbank. Il est idéalement situé, facilement accessible, et seules de petites rénovations minimes ont été requises pour être à même d’accueillir nos clients dans le confort et la discrétion’.
Bien entendu, le voisinage immédiat du fameux Musée Maison Snijders&Rockox est un atout supplémentaire. ‘Nous nous renforçons mutuellement’, déclare Hildegard Van de Velde, la conservatrice du musée. ‘De nombreux clients Private Banking ont des centres d’intérêt très larges, en matière d’art et de culture assurément. Chez nous, ils peuvent découvrir la splendide collection d’œuvres baroques et de la Renaissance de KBC, ainsi que des expositions temporaires. C’était une opportunité, pour notre musée, de nous faire connaître et d’étendre notre réseau.’
Qui étaient Nicolaas Rockox et Frans Snijders?
Hildegard Van de Velde: ‘Nicolaas Rockox a vécu de 1560 à 1640. À 27 ans, il était déjà échevin de la ville d’Anvers; entre ses 43 et ses 65 ans, il a été bourgmestre extérieur de la cité pendant neuf ans. Dans cette fonction, il était notamment l’interlocuteur attitré des archiducs Albert et Isabelle. Nicolaas Rockox ne se bornait pourtant pas à ces tâches administratives: il était véritablement un homo universalis – humaniste, philanthrope, entrepreneur, collectionneur d’art et mécène. Il s’est installé dans cette maison en 1603.’
‘En 1620, Frans Snijders, un peintre réputé de tableaux animaliers, de scènes de chasse et de natures mortes, s’installa dans la demeure voisine. Il avait déjà collaboré avec Pierre Paul Rubens, notamment pour le pavillon de chasse du roi Philippe IV près de Madrid. Nous n’avons guère de détails sur les liens qui unissaient Rockox et Snijders, mais il ne fait aucun doute qu’ils se connaissaient bien. L’inventaire dressé une semaine après le décès de Nicolaas Rockox comprend un tableau de Snijders. L’avait-il acheté, le peintre lui avait-il offert? Nous l’ignorons. Mais la première moitié du 17e siècle fut assurément une période de renouveau pour Anvers. Après la scission entre les Provinces-Unies et les Pays-Bas méridionaux à la fin du 16e siècle, et la fermeture de l’Escaut qui s’ensuivit, l’économie d’Anvers périclita. Le nombre d’habitants chuta rapidement de moitié, pour atteindre 40 000 personnes.
C’est l’art, avec Pierre Paul Rubens en chef de file, qui remit la cité sur la carte, avec le soutien d’Albert et Isabelle, de la municipalité d’Anvers où siégeait Rockox, ainsi que de mécènes fortunés, marquant le début d’une véritable renaissance économique. Art et économie formaient un tandem parfait – comme aujourd’hui, dans ce bâtiment historique.’
À quel moment KBC est-elle apparue dans la longue histoire de ces bâtiments?
Marc Goovaerts: ‘En 1970, l’ex-Kredietbank était à la recherche d’un lieu de standing pour recevoir ses clients importants, et a remarqué les anciennes demeures de Rockox et de Snijders.’
Hildegard Van de Velde: ‘Puisqu’il s’agissait de sites historiquement importants, le conseil communal a demandé qu’une partie des lieux soit ouverte au public. La banque l’a accepté, et a décidé de mettre à l’honneur les 16e et 17e siècles, avec Nicolaas Rockox et son engagement tant culturel que social. La Maison Rockox est ainsi devenue un musée, l’inventaire dressé au décès du bourgmestre extérieur servant de point de départ pour constituer une collection. Pendant la restauration du bâtiment, qui s’est étendue sur sept ans, la banque a acquis quelque 150 pièces qui correspondaient aux possessions de Rockox: tableaux, sculptures, céramiques, tapis et livres. Le musée a ouvert ses portes en 1977, la grande Année Rubens.
Marc Goovaerts: ‘Un espace de réception pour les clients de la banque a été aménagé dans la Maison Snijders, à côté du musée. Ces dernières années, j’ai souvent accueilli ici des clients Private Banking pour une nocturne ou pour un petit-déjeuner assortis d’une visite guidée de la Maison Rockox. Le bâtiment comprenait également des bureaux pour les différents services de la banque et de grandes salles de réunion; la formation des nouveaux collègues y était aussi organisée. Nouveau venu dans la Banque, j’ai même séjourné dans la Maison Snijders pendant une semaine: des petites chambres étaient aménagées sous les toits! L’ouverture de notre agence Private Banking dans ces murs, c’est pour moi une sorte de retour aux sources. C’est un bâtiment merveilleux, de caractère, dans un magnifique quartier – je l’appelle le ‘Quartier Latin d’Anvers’.’
À quoi ressemble la collection, actuellement?
Hildegard Van de Velde: ‘Nous nous portons encore acquéreurs de pièces intéressantes de temps en temps. Nous avons également beaucoup de prêts de longue durée en ce moment, dont les fleurons actuels sont les portraits d’Albert et d’Isabelle par Pierre Paul Rubens. Ils proviennent de la collection privée d’un cabinet d’avocats suisse et seront exposés dans notre musée pour une période de dix ans.’
Le musée a été agrandi assez récemment. Pourquoi était-ce nécessaire?
Hildegard Van de Velde: ‘Nous collaborons souvent avec d’autres partenaires pour des expositions temporaires. Et il nous fallait systématiquement remiser une partie de notre collection permanente pour dégager de la place. Il y a quelques années, il a été décidé d’agrandir le musée avec deux grandes salles de la Maison Snijders, où nous pouvons accueillir des expositions temporaires dans des conditions optimales.
Jusqu’à début avril, nous y présentions un projet en collaboration avec The Phoebus Foundation de Katoen Natie et Fernand Huts. En septembre, une nouvelle exposition en collaboration avec le MoMu, le musée de la mode d’Anvers, lui succèdera. Le MoMu a été fermé pendant trois ans et ‘rouvre’ à présent dans le cadre d’un projet à l’échelle de la ville dans cinq musées, dont nous faisons partie. En mars 2022, nous organiserons en collaboration avec le musée Vleeshuis une exposition autour des instruments à clavier dans des tableaux.’
Le musée s’étend donc désormais à une partie de la Maison Snijders. Reste-t-il suffisamment de place pour les autres services de la banque?
Marc Goovaerts: ‘Absolument! La partie rénovée de la Maison Snijders est le lieu de travail des directions et de plusieurs collaborateurs de Corporate Banking, de Private Banking et Wealth. Nous disposons actuellement de quatre salles de réunion où nos clients Private Banking peuvent discuter confortablement et en toute discrétion avec leur Private Banker ou Wealth Officer. Nos clients en sont ravis.
Ce nouveau site, avec huit places de parking à proximité immédiate, est un complément idéal à notre agence de la Rucaplein à Wilrijk, en périphérie de la ville. Après quelques semaines, nous constatons déjà que les clients ne se sentent plus liés à une agence particulière: parfois, ils préfèrent Wilrijk, tandis qu’ à d’autres moments, ils viennent à la Maison Snijders et profitent de leur rendez-vous ici pour visiter le musée ou faire du shopping en centre-ville. Cela signifie également que les Private Bankers se déplacent beaucoup plus entre Wilrijk et la Maison Snijders, ce qui est tout bénéfice pour l’esprit d’équipe.
À l’automne, KBC Private Banking Anvers ouvrira d’ailleurs une autre agence, dans la Delacenseriestraat, près de la Kievitplein et de la Gare centrale. Avec ces trois établissements, les appels vidéo et – une fois passée la crise sanitaire – les rendez-vous à domicile, nous serons à même d’offrir un service optimal aux clients de la région.’
Il est étonnant de constater que rien, que ce soit à l’extérieur des bâtiments ou dans le musée, n’indique que KBC est le propriétaire des bâtiments et de la collection d’art. Quelle en est la raison?
Hildegard Van de Velde: ‘Un petit logo KBC est indiqué sur notre matériel publicitaire, mais rien de plus. Ce musée est une forme de mécénat, tout comme Nicolaas Rockox était un important mécène pour les artistes de son époque. L’engagement philanthropique est essentiel pour KBC.’
Marc Goovaerts: ‘La banque et l’assurance sont, bien entendu, notre activité principale, mais KBC a également un rôle social à jouer en faisant découvrir l’art au grand public. La banque n’entend pas réaliser de bénéfices avec le musée.’