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Le monde en images: Wall Street en tête

'Make America great again?' Les rendements de Wall Street sont d’ores et déjà qualifiés cette année de great, big ou, pour reprendre les termes de Donald Trump, amazing. Nous avons vérifié nos systèmes, mais les chiffres du mois de novembre sont bel et bien exacts. Petites ou grandes capitalisations, ces chiffres sont des pourcentages qui représentent une performance annuelle d'une bonne année boursière, alors que Wall Street les aligne ici sur un seul mois. Si l'on évalue les performances de Wall Street sur l'ensemble de l'année, la remontée du dollar de ces dernières semaines apporte encore un petit plus appréciable. Et ce, alors que le traditionnel rallye de fin d'année est à venir, ou pas? Ou la coupe serait-elle pleine et les investisseurs et les gestionnaires de fonds seraient-ils en train de prendre leurs bénéfices? Nous signons en tout cas pour les mêmes performances en 2025. Le marché est de toute évidence priced for perfection. Nous reviendrons plus tard sur la valorisation du marché boursier (américain). Elle laisse en tout cas peu de place à la déception. La barre est placée assez haut pour les bénéfices des entreprises en 2025 et Donald Trump devra bien entendu faire ses preuves après le 20 janvier. Les investisseurs sont cependant confiants.

Qu'en est-il de l'Europe? L'Europe est clairement à la traîne des États-Unis. Et les explications ne manquent pas. Le 'Trump Trade' bien entendu, l'incertitude entourant les futures taxes douanières aux États-Unis, la quasi-absence de la technologie en Europe alors qu’elle mène la danse outre-Atlantique, une économie défaillante dans ses bastions traditionnels, les inquiétudes politiques ici et là, les menaces de Vladimir Poutine ... Or, il est frappant de constater que le DAX est l'un des indices européens les plus performants cette année, alors que l'économie allemande est en fâcheuse posture. Mais l’image donnée par le niveau ou les performances d'un indice est souvent déformée. Prenons l’exemple de notre BEL 20 qui, pour une fois, n'est pas la lanterne rouge cette année. Il ne doit cette belle performance qu’à quelques titres, les poids lourds de l'indice, plus de la moitié des valeurs du BEL 20 étant en effet dans le rouge depuis le début de l'année.

Attardons-nous un instant sur l'indice large S&P 500. L’indice comprend les 500 plus grandes entreprises américaines et tous les secteurs y sont représentés. Nous constatons cependant que la technologie y joue un rôle de plus en plus important. Le graphique ci-dessous illustre le poids des 'Magnificent Seven' (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon.com, Nvidia, Meta Platforms et Tesla). Ces sept valeurs représentent déjà plus de 30% de la valeur de marché totale de l'indice S&P 500. Et c'est sans compter les autres grandes entreprises technologiques. L'évolution du secteur technologique détermine de plus en plus celle de l'indice S&P 500.

L'incertitude est partout

Des niveaux record à Wall Street, alors que l'incertitude règne en maître. Le monde est-il sens dessus dessous? Pour l'instant, les marchés ignorent les tensions géopolitiques. Tant que Vladimir Poutine ne met pas ses menaces à exécution, les marchés se montrent peu concernés. L'Est est en revanche une véritable poudrière. Outre les conflits opposant l’Ukraine à la Russie et Israël au Hamas, voilà à présent que la Syrie s’embrase à nouveau.

L'incertitude géopolitique est une chose, mais la situation macroéconomique n’est guère plus brillante dans certains bastions traditionnels de l'Europe. L'Allemagne se trouve dans une impasse politique et son industrie - le secteur automobile - est en chute libre. La France est également en plein marasme politique. Personne ne l’aurait cru il y a quelques années, mais il n’est pas exagéré de dire que l'Espagne est aujourd'hui en tête sur le plan économique et qu'elle se porte bien mieux que l'Allemagne ou la France.

‘La plupart des rêves sont trompeurs’. Vous souvenez-vous de lui? Marco Borsato. Aux États-Unis, il reste à voir à partir de la fin janvier comment Donald Trump concrétisera ses promesses et ses rêves. Son équipe est entre-temps à peu près constituée et le moins que l'on puisse dire, c'est qu’elle compte quelques personnalités atypiques.

Que pensent nos économistes de la future politique de Donald Trump?
Le programme de Donald Trump aura indéniablement un impact sur la situation économique mondiale. Nos analystes estiment cependant que le nouveau président ne pourra mettre en œuvre ses projets que partiellement. À court terme, l'économie sera en effet boostée par des dépenses budgétaires supplémentaires, entre autres, mais à plus long terme, le risque de chocs stagflationnistes est très élevé. Si Donald Trump met en œuvre ses plans, ne serait-ce que partiellement, une accélération de l'inflation est pour ainsi dire inévitable. L'inflation est déjà supérieure à l'objectif de 2%.

Où les risques se situent-ils pour l’Europe?
La politique commerciale joue ici un rôle majeur. Les taxes plus élevées que Donald Trump entend introduire affecteront tous les pays européens, certains plus que d'autres. Le risque d'une guerre commerciale est en outre bien réel. Œil pour œil, dent pour dent: il y a de fortes chances que l'Europe riposte.

Quant à la Chine, les lourdes taxes à l'importation américaines - Donald Trump parle de 60% - frapperont durement son économie. L'économie chinoise est déjà en difficulté et, pour que le moteur de sa croissance continue de tourner, elle dépend déjà de plus en plus de ses exportations. Pour l'instant, le consommateur chinois est aux abonnés absents.

Il est difficile de prévoir l’évolution des tensions géopolitiques sous la présidence Trump. Tout le monde prédit une plus grande incertitude mondiale, mais il est vrai que sous son premier mandat, il n'y a pas eu de nouveaux brasiers majeurs et c'est lui qui a amené la Corée du Nord et la Corée du Sud autour de la table des négociations. Dans un premier temps, tous les regards seront braqués sur sa gestion du conflit entre l'Ukraine et la Russie. Personne n’aura en effet oublié sa promesse d’arrêter la guerre en un jour. Rendez-vous fin janvier 2025 pour le premier grand test.

En résumé: l'incertitude règne à de nombreux niveaux, mais à en juger par le baromètre de volatilité de l'indice américain S&P, elle ne semble guère préoccuper les investisseurs. Celui-ci se maintient en effet à de très bas niveaux.

L'Europe respire encore

Jusqu'ici, l'Europe ne s’illustre guère dans notre analyse mensuelle, mais admettons-le, la croissance du troisième trimestre nous a surpris agréablement. Le renversement de tendance s’est-il amorcé ou s'agit-il plutôt d'un simple soubresaut? Les indicateurs de confiance ont dépassé les attentes. La nuance s’impose toutefois car cet exploit est principalement attribuable à l'Irlande, dont le PIB a augmenté de 2%. Les petits pays doivent maintenir le navire à flot. L'économie allemande en souffrance a malgré tout enregistré une croissance de 0,2%. La performance est très modeste, mais cela reste de la croissance. Les chiffres du deuxième trimestre ont cependant fait l'objet d'une solide révision à la baisse et l'activité du secteur manufacturier chez nos voisins allemands ne se montre guère brillante. Avec des droits d'importation plus élevés et une guerre commerciale qui menace, l'Europe est confrontée à un défi de taille en 2025. La situation diffère pour chaque pays en fonction de ses exportations vers les États-Unis. À l’échelle internationale, le Mexique vient en tête avec environ 27% de ses exportations de marchandises vers les États-Unis. L'autre voisin des États-Unis, le Canada, occupe également le haut du classement avec 20%. Et les États-Unis restent la principale destination d’exportation pour l’Europe.

FOMO

‘Fear of missing out’, ou fomo en abrégé, est la peur ou le sentiment de malaise à l’idée de manquer quelque chose d’agréable: une expérience, un événement, une fête, etc. ou ... une hausse de la Bourse. L'investissement est en grande partie une affaire de psychologie. Les bibliothèques abondent en textes sur le sujet. L'un des phénomènes les plus connus en Bourse est le comportement grégaire, c'est-à-dire la tendance à copier le comportement des autres ou à suivre le mouvement. Ainsi, lorsque les Bourses sont en hausse, les investisseurs craignent souvent de ne pas prendre leurs bénéfices et achètent aussi massivement. The trend is your friend ... À l'inverse, lors d'une dépression boursière, les actions sont vendues en masse. Parce que d'autres le font, un investisseur va souvent se défaire de ses actions, craignant de les voir tomber encore plus bas. Résultat: une réaction en chaîne qui enfonce l'action davantage. Il s'agit de phénomènes de marché qui n’inquiètent pas les gourous de la Bourse et dont ils profitent. Warren Buffett exploite par exemple ces moments pour acheter les valeurs de qualité qui lui sont chères. Oser ramer à contre-courant, en quelque sorte.

Il est impossible de dire si nous connaîtrons un rallye de fin d'année. Cela serait en tout cas une bonne chose pour Wall Street. Les gestionnaires de fonds d'actions américaines seront plus enclins à sécuriser les gains accumulés et à lever leur verre à l'année écoulée. Si l'on considère la valorisation, on ne peut que conclure que le S&P 500 est assez cher (un ratio cours-bénéfice attendu d'environ 22,5). Pour normaliser la valorisation, différents scénarios sont évidemment possibles: hausse des bénéfices, baisse des cours ... La situation est différente en Europe, où les actions sont valorisées en dessous de la moyenne historique à long terme.

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Fixed Income

La Trumponomics provoque la nervosité sur les marchés obligataires

L'élection de Donald Trump le mois dernier a mis les marchés obligataires en ébullition. Le marché des obligations d'État américaines a été particulièrement malmené. Beaucoup redoutent que la politique budgétaire et fiscale du nouveau président n'ait des conséquences inflationnistes. Les craintes d'une poussée inflationniste ont provoqué une réduction sensible du nombre de baisses de taux d'intérêt prévues pour 2025.
Les marchés continuent de tabler sur un total de trois baisses de taux, ce qui ramènerait le taux américain à 3,75%. L'été dernier, ils misaient encore sur un taux plancher de 2,75%.

Bien entendu, il est trop tôt pour estimer à ce stade si les promesses électorales de Donald Trump se mueront effectivement en mesures politiques. De plus, la Banque centrale américaine rappelle que la politique monétaire ne prend en compte que les données économiques "dures", et pas les prévisions.
Mais nous avons au moins une certitude: la volatilité des marchés obligataires restera très élevée en 2025.

Le rapport sur le marché du travail de novembre assez morose fournit d’ores et déjà à la Réserve fédérale des munitions pour une nouvelle réduction des taux de 25 points de base ce mois-ci.

La courbe des taux américains est revenue à la normale, les taux à long terme étant plus élevés que les taux à court terme.

En Europe, les indicateurs de confiance ont confirmé l'état lamentable de l'économie. L’Allemagne et la France livrent actuellement des performances particulièrement médiocres. Les deux grands pays traversent également une crise politique. La France, en particulier, en paie le prix, son différentiel de taux d'intérêt à 10 ans avec l'Allemagne s’étant creusé à environ 0,85%.

De manière générale, nous pouvons affirmer que les taux d'intérêt de la BCE seront encore abaissés non seulement ce mois-ci, mais aussi au cours des prochains mois.

La rengaine est désormais connue: le mois dernier, les différentiels de crédit des obligations d'entreprises européennes et américaines sont encore restés pratiquement stables. Tant que les économies ne déraillent pas (récession sévère), nous pouvons nous attendre à ce que les obligations d'entreprises conservent encore l’an prochain leur attrait pour les investisseurs.

L'augmentation des différentiels de taux d'intérêt entre les États-Unis et la zone euro explique l'appréciation sensible du dollar. Le billet vert profite également de l’intensification des tensions géopolitiques. Le dollar reste en effet la valeur refuge numéro un pour les investisseurs.

Dans le sillage du dollar, la livre sterling a également gagné du terrain.

La plupart des monnaies des marchés émergents ont connu un mois plutôt difficile et se sont dépréciées.

Stratégie d'investissement KBC

Positionnement sectoriel dans la stratégie

Nous restons globalement sceptiques à l’égard des valeurs cycliques, mais à la lumière des récentes baisses de taux d’intérêt et de celles qui sont encore à prévoir, nous avons placé quelques accents. Si la prudence reste de mise à l’égard des entreprises industrielles, nous sommes aujourd’hui plus optimistes pour les matières premières, car elles peuvent profiter de la baisse des taux d’intérêt qui ne manquera pas d’alimenter la demande de matériaux de construction. Nous sommes neutres à l’égard de la consommation discrétionnaire, alors que nous avons totalement réduit le secteur du luxe européen. Le secteur automobile ne nous séduit pas, mais il est dominé par Tesla, une valeur volatile sur laquelle nous avons un positionnement neutre.

Actions défensives: sur le plan sectoriel, nous privilégions le segment des produits personnels et ménagers (au sein du secteur de la consommation de base) et les soins de santé. Dans le domaine de la santé, nous sommes positifs
pour les entreprises pharmaceutiques traditionnelles, mais aussi pour les technologies médicales. Notre position à l’égard des services aux collectivités est neutre à l’heure actuelle. Nous sommes maintenant négatifs sur les aliments et les boissons, car les résultats sont quelque peu décevants. En général, notre opinion sur le large secteur des valeurs défensives est devenue plus neutre, compte tenu de la vigueur persistante de l'économie américaine, où le marché de l'emploi et le secteur des services, en particulier, continuent de bien se porter.

Actions financières: nous sommes positifs pour le secteur financier, tant pour les compagnies d'assurance que pour les banques. Les marges d'intérêt restent élevées et l'évolution attendue de la courbe des taux renforce également
cet effet dans les mois à venir. Au sein du secteur, nous procédons à quelques changements. Les vulnérabilités des banques américaines semblent avoir disparu, et nous arbitrons donc une partie de notre surpondération des banque

Immobilier: après une période difficile pour l'immobilier, le secteur devrait pouvoir bénéficier de la baisse des taux d'intérêt. Les banques centrales semblent prêtes à réduire leurs taux directeurs lors de leurs prochaines réunions. En outre, les transactions se multiplient dans le secteur, ce qui réduit  l'incertitude en matière de valorisation. Enfin, le rendement du dividende est également attrayant.

Technologie: nous devenons une fois de plus plus positifs pour le secteur technologique au sens large. Le secteur des semi-conducteurs reste cher, mais les prévisions de croissance sont très fortes (y compris pour Nvidia), ce qui signifie que nous investissons à nouveau au-dessus de la pondération de référence. Le ‘hardware’ reste le moins attrayant pour nous, mais nous devenons un peu moins négatifs maintenant que les ventes de PC semblent avoir atteint leur point le plus bas. De plus, nous devenons plus positifs pour les médias (traditionnels) qui bénéficient d'une fort consommation et nous restons positifs pour les logiciels (‘software’). La valorisation est attrayante et les chiffres du deuxième trimestre ont été bons.

Positionnement géographique dans la stratégie

Depuis la victoire de Donald Trump, nous maintenons quelques priorités géographiques marquées, largement inspirées par les choix politiques attendus de son administration. Son discours 'America first' est on ne peut plus clair. C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui optimistes, tant pour les grandes que pour les petites capitalisations américaines. Les réductions d'impôts annoncées devraient soutenir les résultats des entreprises américaines et la politique protectionniste (entre autres les droits de douane) devrait profiter aux producteurs locaux - que l'on retrouve principalement parmi les petites entreprises. La Chine serait la principale cible de ces droits de douane, mais la construction automobile et l'industrie du luxe de la zone euro sont également vulnérables. Nous sommes donc désormais négatifs à l’égard des pays émergents d'Asie et des grandes entreprises de la zone euro.

Une stratégie d'investissement sur mesure.  

Que se passe-t-il à l'échelle mondiale? Et quelles sont les conséquences pour les marchés financiers? Dans la Stratégie d’investissement KBC, nous développons nos perspectives géographiques, sectorielles et thématiques.

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Dit nieuwsbericht mag niet worden beschouwd als een beleggingsaanbeveling of advies.