Le monde en images: adieu à jamais 2024, bienvenue 2025!
Un éternel cliché sans doute, mais les traditions sont là pour être honorées. Nous souhaitons à nos lecteurs une année 2025 heureuse et passionnante, mais nous leur souhaitons surtout la santé. Pour les investisseurs d’entre nous, ces vœux s’accompagnent généralement d'une phrase du genre "et si possible, une bonne année boursière aussi". Malheureusement, nous ne contrôlons ni la santé ni les Bourses...
Que nous dirait Google, le moteur de recherche par excellence, des prévisions boursières 2025? Nous avons fait le test et tapé la requête suivante: "prévisions boursières 2025". Et qu'avons-nous vu apparaître en tête des résultats? "L’année 2025 s'annonce prometteuse pour les marchés d'actions: la plupart des gestionnaires de fortune semblent unanimes sur ce point. La pression inflationniste est fortement retombée dans les marchés développés. Cela crée un environnement d'investissement stable et ouvre donc des opportunités."
Nous voilà rassurés! Si Google le dit... La curiosité nous a poussés à faire le même exercice pour l'année 2024, un atout de Google étant la conservation de l'historique. Et qu'aurions-nous donc lu au début de l'année dernière? "2024 pourrait être l’aboutissement, avec des hausses de prix et des taux d'intérêt qui se normalisent et poursuivent leur décrue. Nous pensons toutefois qu’il y aura des hauts et des bas. Les 12 prochains mois devront montrer les effets de la politique monétaire menée."
Cette prédiction est cependant un peu floue. Investir en Bourse, c'est tout simplement connaître chaque année des hauts et des bas. Les taux d'intérêt vont-ils continuer de baisser? En tout cas pas avec un taux américain à 10 ans qui s'établissait à environ 3,9% au début de 2024 et qui a terminé l'année à 4,55%. Et la politique monétaire a dû être régulièrement ajustée au cours des derniers mois, avec d'abord une économie américaine au bord de la récession, puis une locomotive économique qui tourne à plein régime.
Tous ceux qui prédisaient l'an dernier qu'après une "année 2023 exceptionnelle", la Bourse remettrait ça ou ferait mieux avaient toutes les chances de se faire huer. Or, grâce à la big tech ou aux 7 Magnifiques - Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla - Wall Street a continué sur sa lancée de 2023. Sept titres seulement ont représenté près de la moitié du rendement de l'ensemble des actions américaines et un tiers de celui de l'ensemble des actions mondiales. Impressionnant! Mais le S&P 500, l'indice large américain, a également connu une année record, avec une hausse de 25%. L'année précédente, les gains étaient également de cet ordre. Le poids de la technologie a donc augmenté de manière significative dans cet indice au cours des dernières années. Et c’est sans parler de l'appréciation du dollar par rapport à l'euro, ce qui augmente encore le rendement total pour l'investisseur européen en valeurs américaines.
Et l'Europe? Une fois de plus, elle est restée à la traîne. Depuis plusieurs années, les actions européennes sont éclipsées par la Bourse américaine. La raison a déjà souvent été évoquée. Alors que l'économie américaine tourne comme une horloge, l'éternel moteur européen est à bout de souffle: l’Allemagne. Ceux qui, il y a quelques années, suggéraient qu'un pays comme l'Espagne présenterait un jour le meilleur bulletin de santé économique de la classe européenne se faisaient aussi huer. Y viva España! Le vent tourne, semble-t-il.
Et, bien sûr, le manque d'acteurs technologiques de premier plan en Europe joue un rôle. En dehors d'ASML et de quelques concurrents plus modestes, se mettre en quête d’un géant technologique en Europe revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Des prévisions pour l'année boursière? À prendre avec des pincettes... En règle générale, la plupart des observateurs ou spécialistes du marché sont optimistes pour l'année qui suit. Soyez le seul à émettre un avis négatif alors que la Bourse se porte bien et votre réputation vole en éclats. Si tout le monde est positif et que l'année déçoit, c’est que tout le monde avait tort. It’s the economy, stupid! pour reprendre les mots de Bill Clinton, prononcés il est vrai dans un contexte différent.
Et pour en revenir aux prévisions de Google... La plupart des stratégistes s'attendent en effet à une bonne année boursière, les États-Unis restent "the place to be" pour l’investisseur en actions et l'Europe continuera à patauger. Une seule phrase pour résumer la situation.
Sur quoi les optimistes se fondent-ils? L'économie américaine va continuer à jouer un rôle de locomotive. Les craintes de récession ont disparu depuis longtemps. Il s'agit donc d'un scénario de "no landing", l'économie étant déjà en train de passer la vitesse supérieure.
Les perspectives pour l'Europe et la Chine restent sombres. L'Europe pourra peut-être profiter de la puissante dynamique américaine. En ce qui concerne la Chine, la série de mesures de soutien gouvernementales devient aussi longue que la Grande Muraille de Chine, mais sans grand résultat jusqu'à présent. L'argent investi à l’échelle mondiale aboutit principalement à Wall Street, ce qui provoque évidemment une réaction en chaîne. Plus d'argent, plus d'investissements dans les entreprises américaines, des actions prisées, ce qui entraîne une augmentation des cours,... Jusqu’où cela ira-t-il?
Où le risque se situe-t-il aux États-Unis? La valorisation de la Bourse a déjà augmenté considérablement. Cela signifie que des bénéfices encore plus élevés sont attendus pour maintenir cette valorisation à un niveau raisonnable. Du point de vue des taux d'intérêt, mais nous y reviendrons plus tard, peu de soutien est attendu aux États-Unis. La Réserve fédérale étant confrontée à des données économiques solides, le nombre de baisses de taux d'intérêt attendues a déjà nettement baissé. La politique de Donald Trump constitue un autre risque à plus long terme. L'euphorie est grande aujourd’hui - Make America great again - mais si tous les projets de Donald Trump devaient se réaliser, une implosion de l'économie est à prévoir. L'inflation augmenterait de manière significative, principalement en raison de la pression salariale grandissante. Donald Trump veut interdire les immigrants, mais des pans entiers de l’économie reposent sur ces travailleurs. Une pénurie de main-d'œuvre pour la cueillette du coton et du raisin en Californie, pour les métiers sales dont l’Américain moyen ne veut pas, et personne pour entretenir le gazon du terrain de golf de Donald Trump,... Une énorme pénurie d'emplois entraînant une pression salariale massive.
Il ressort d’une enquête menée par Bank of America que les trois risques majeurs pour 2025 sont liés à Donald Trump: le trumpisme qui ferait chou blanc, un rebond de l'inflation et une escalade des guerres commerciales.
Qu'en est-il des risques géopolitiques? Les brasiers des conflits mondiaux continuent de brûler et, à court terme, il n'y a guère d'espoir d'amélioration. Ou Donald Trump tiendra-t-il sa promesse de résoudre en un jour le conflit entre la Russie et l'Ukraine? Il frapperait ainsi un grand coup. Volodymyr Zelensky, par nécessité et par désespoir, devient un nouveau partisan de Donald Trump. La vérité est cependant moins belle. Sur le plan économique, peu de pays s’émeuvent des conflits en cours. Si des intérêts (plus essentiels) étaient en jeu pour les États-Unis, la superpuissance mondiale aurait déjà agi beaucoup plus rapidement pour résoudre le conflit. L'Europe est quotidiennement confrontée à des tensions et à des menaces de guerre et elle n'est pas encore totalement indépendante en matière d'approvisionnement énergétique. Drill baby drill: Donald Trump se réjouira de pomper plus de pétrole pour nous approvisionner. Un peu de tension ici et là maintient en effet les prix du pétrole à des niveaux rentables, se dit-il. Un cessez-le-feu en Ukraine pourrait porter un sérieux coup aux prix du pétrole.
Conclusion: les attentes à l'égard de Trump II sont élevées, très élevées. Au final, ce sont quatre années passionnantes qui s'annoncent, durant lesquelles les prédictions peuvent du jour au lendemain voler en éclats. Des discussions entre ses disciples sont déjà en cours. Elon Musk est omniprésent. Sera-t-il le prochain candidat à la présidence? Certaine nominations de Donald Trump sont controversées. Donald Trump parviendra-t-il à concrétiser ses projets et, si oui, quelles en seront les conséquences pour l'économie américaine? Passionnant mais ô combien imprévisible... Rendez-vous fin 2025 pour un premier bilan.
Fixed Income
La revalorisation des marchés obligataires continue
Le mois de décembre a été rude pour les marchés obligataires. Les pertes se sont accumulées malgré des banques centrales actives, qui ont encore abaissé leurs taux directeurs.
Cette évolution des taux d'intérêt s'explique par la crainte de voir la politique économique américaine provoquer une poussée inflationniste après l'investiture de Donald Trump. Il est compréhensible que les autorités monétaires adoptent une approche plutôt attentiste en ce début d'année.
La Réserve fédérale a déjà averti les marchés qu'il ne fallait peut-être pas s'attendre à de nouvelles réductions des taux d'intérêt. Le constat de la grande vitalité de l'économie américaine n'y est bien évidemment pas étranger.
Pour le reste de l'année, deux baisses de taux d'intérêt au maximum sont encore attendues aux États-Unis.
Malgré les moins bonnes performances de l'économie de la zone euro et la nouvelle réduction des taux mise en œuvre en décembre par la Banque centrale européenne, les taux d'intérêt européens ont également augmenté. Ici aussi, les marchés semblent se rendre compte que la trajectoire des taux d'intérêt pour 2025 devient un peu plus incertaine. Dans la zone euro, quatre baisses de taux sont encore attendues pour l’instant.
L'année 2025 commence donc sous de moins bons auspices pour les détenteurs d'obligations. Tous les regards sont tournés vers les États-Unis et la forme concrète que prendra la politique économique du président Trump. Le monde retient son souffle en attendant les premières décisions politiques et surtout leur impact pour les États-Unis et, par extension, pour l'économie mondiale.
Contrairement aux taux des obligations d'État, le spread de crédit sur les obligations d'entreprises n'a pour ainsi dire pas évolué le mois dernier. La confiance aveugle des marchés dans une croissance économique saine avec une inflation qui reste sous contrôle explique le sentiment risk-on qui règne dans ce segment du marché
Sur le plan des devises, l'année écoulée s'est achevée sur une belle progression du dollar. La monnaie s'est considérablement appréciée par rapport à la plupart des autres devises mondiales. L'attentisme de la Réserve fédérale en 2025 pourrait contribuer à une nouvelle appréciation du dollar. Le "niveau de parité" (1 euro = 1 dollar) approche à grands pas.
Stratégie d'investissement KBC
Positionnement sectoriel dans la stratégie
Actions cycliques: Nous restons globalement sceptiques à l’égard des actions cycliques, mais à la lumière des récentes baisses de taux d’intérêt et de celles qui sont encore à prévoir, nous avons placé quelques accents. Si la prudence reste de mise à l’égard des entreprises industrielles, nous sommes aujourd’hui plus optimistes pour les matières premières, car elles peuvent profiter de la baisse des taux d’intérêt qui ne manquera pas d’alimenter la demande de matériaux de construction. Nous sommes neutres à l’égard de la consommation discrétionnaire, alors que nous avons totalement réduit le secteur du luxe européen. Le secteur automobile ne nous séduit pas, mais il est dominé par Tesla, une valeur volatile sur laquelle nous avons un positionnement neutre.
Actions défensives: Sur le plan sectoriel, nous privilégions les produits ménagers et d’hygiène personnelle (dans les biens de consommation de base) d’une part, et la santé d’autre part. Dans la santé, nous sommes positifs non seulement sur les entreprises pharmaceutiques traditionnelles, mais aussi sur les technologies médicales. Notre position à l’égard des services aux collectivités est neutre à l’heure actuelle. Nous sommes négatifs à l’égard de l'alimentation et des boissons maintenant que les résultats déçoivent quelque peu. Dans l’ensemble, notre opinion du secteur large des valeurs défensives est, compte tenu de la vigueur persistante de l’économie américaine – où le marché du travail et le secteur des services, en particulier, tiennent la forme –, devenue plus neutre.
Actions financières: Nous sommes positifs sur le secteur financier. Et ce, qu’il s’agisse des compagnies d’assurances ou des banques. Les marges d’intérêts restent élevées, un effet que l’évolution attendue de la courbe des taux renforcera encore dans les mois qui viennent. Nous procédons à quelques ajustements au sein du secteur. Ainsi, notre surpondération des banques européennes opère-t-elle un glissement au profit de leurs consœurs américaines, dont les faiblesses semblent appartenir au passé. Nous avons légèrement étoffé nos positions dans les gestionnaires de fortune et les prestataires de services de paiement américains également.
Immobilier: Après avoir traversé une période difficile, l’immobilier devrait pouvoir profiter de la baisse des taux. Les banques centrales semblent prêtes à réduire leurs taux directeurs lors de leurs prochaines réunions. Nous constatons en outre une augmentation du nombre de transactions dans le secteur, ce qui calme les incertitudes entourant la valorisation. Enfin, le rendement de dividende est également intéressant.
Technologie: Nous devenons à nouveau plus positifs pour le secteur technologique dans son ensemble. Le segment des semi-conducteurs reste cher, mais les prévisions de croissance sont très solides (entre autres pour Nvidia) et nous investissons donc à nouveau au-dessus du poids de référence. Le matériel informatique reste le segment qui nous séduit le moins, mais nous devenons un peu moins négatifs maintenant que les ventes de PC semblent avoir atteint un plancher. En outre, nous devenons plus positifs à l'égard des médias (traditionnels), qui bénéficient de la robustesse de la consommation, et nous restons positifs à l'égard des logiciels. La valorisation est attrayante et les chiffres du deuxième trimestre sont excellents.
Positionnement géographique dans la stratégie
Depuis la victoire de Donald Trump, nous maintenons quelques priorités géographiques marquées, largement inspirées par les choix politiques attendus de son administration. Son discours America first est on ne peut plus clair. C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui optimistes, tant pour les grandes que pour les petites capitalisations américaines. Les réductions d'impôts annoncées devraient soutenir les résultats des entreprises américaines et la politique protectionniste (entre autres les droits de douane) devrait profiter aux producteurs locaux - que l'on retrouve principalement parmi les petites entreprises. La Chine serait la principale cible de ces droits de douane, mais la construction automobile et l'industrie du luxe de la zone euro sont également vulnérables. Nous sommes donc désormais négatifs à l’égard des pays émergents d'Asie et des grandes entreprises de la zone euro.
Une stratégie d'investissement sur mesure.
Que se passe-t-il à l'échelle mondiale? Et quelles sont les conséquences pour les marchés financiers? Dans la Stratégie d’investissement KBC, nous développons nos perspectives géographiques, sectorielles et thématiques.
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