Credit Suisse fait l’objet d’une mégatransaction



Le week-end dernier, la Banque nationale suisse (BNS) et l'autorité de régulation financière (FINMA) ont scellé l’accord de rachat de Credit Suisse par UBS, une autre grande banque suisse. Cette reprise signe la fin de cette institution vieille de plus de 160 ans

Quels sont les termes de l’accord?

UBS a finalement racheté Credit Suisse pour un peu plus de 3 milliards d'euros, sa proposition précédente valorisant la banque à un milliard d'euros ayant été recalée. La transaction se fera uniquement en actions UBS et non en numéraire. UBS a en outre exigé certaines garanties. La Banque nationale suisse accorde une ligne de liquidités de plus de 100 milliards d'euros. Les dépréciations éventuelles seront supportées par UBS pour les 5 premiers milliards d’euros. Et la Banque nationale suisse accorde à UBS une garantie de 9 milliards d’euros pour couvrir les pertes éventuelles.

Quelques implications

Selon les termes de la transaction, les actionnaires de Credit Suisse reçoivent donc des actions UBS. Ils anticipent toutefois une forte décote de leurs actions, même par rapport à la débâcle du cours de clôture vendredi soir. La situation est pire encore pour certains détenteurs d'obligations. Les obligations de capital AT1 de la banque (pour quelque 16 milliards d'euros) seront totalement dépréciées et ramenées à zéro.

Comment en est-on arrivé là?

Pendant la crise financière, tant Credit Suisse que UBS ont connu une période particulièrement difficile. UBS avait eu besoin de l'aide de l'État, mais Credit Suisse l’avait refusée et avait survécu seul. Au début, cela semblait fonctionner, mais au fil des ans, Credit Suisse s’est retrouvé mêlé à un nombre incalculable de scandales, avec régulièrement des amendes à la clé. Si la banque retail était financièrement saine, la banque d’affaires a été ébranlée par une mauvaise gestion, des scandales à répétition et une mauvaise gestion des risques. La faillite des trois banques de niche aux États-Unis (....) a provoqué un effondrement de la confiance, dont les banques à l’égard desquelles le sentiment s’était dégradé depuis longtemps, comme Credit Suisse, ont particulièrement souffert. Les clients ont vendu leurs fonds d’investissement Credit Suisse et ont retiré leurs dépôts. La banque a en outre été nettement moins utilisée en tant qu’intermédiaire (broker). C’est dans ce contexte qu’elle a subitement vacillé.

La Banque nationale suisse et la FINMA sont intervenues afin d'éviter une plus grande perte de confiance à l’égard du secteur et d'éventuels effets de contagion. Grâce à l'accord conclu avec UBS, combiné à des garanties solides, elles tentent de rétablir la confiance. Pour les mêmes raisons, certaines banques centrales ont également augmenté assez fortement leurs liquidités en dollars ce week-end. Jusqu’ici, la réaction du marché n’est guère positive et les futures sur actions européennes s’affichent à un petit 2% dans le rouge. Nous observons une fuite évidente vers les valeurs refuges telles que les obligations d'État allemandes, ce qui entraîne une forte baisse des taux d'intérêt.

Vision de KBC Asset Management

Nous suivons de près l'évolution rapide de la situation. Bien que l’humeur soit nettement moins positive, nous ne constatons pas de problèmes fondamentaux majeurs dans le secteur financier mondial. Pour l'instant, nous ne prenons donc aucune mesure supplémentaire dans les portefeuilles. Compte tenu des circonstances, cela peut bien entendu changer rapidement. Nous ne manquerons pas de vous informer.

Auteur: strategieteam KBC Asset Management

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Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.