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Le monde en images : une meilleure négociation de virage

Septembre 2024 restera dans l'histoire comme le mois d’une meilleure négociation de virage. Les Belges amateurs de carrefours en trèfle ont de quoi se réjouir. Vous savez, ces chicanes dans lesquelles des pilotes comme Verstappen, Norris et Hamilton osent se hasarder. Mais ce ne sont pas des pilotes de Formule 1 au volant cette fois-ci. Non, c'est Jerome Powell et le gouvernement chinois qui ont fait de la "rotation à 180 degrés" leur métier le mois dernier. Le premier en procédant à une baisse des taux d'intérêt américains dite "jumbo", et le second, en ouvrant la porte à une série de mesures de relance à la veille de la fête nationale chinoise. De quoi déjà faire la fête, bien sûr, mais pas trop non plus, car le gros du travail précaire est encore à faire des deux côtés.

Pour la banque centrale américaine (Fed), il s'agira d'éviter la récession redoutée au cours de l'année à venir. La loi économique dit en effet qu'une récession intervient toujours dans les six à douze mois suivant une première baisse de taux. Il y a, bien entendu, des exceptions qui confirment la règle. Et l'économie américaine continue, incroyable mais vrai, de tourner à plein régime. Le faible taux de chômage et les dépenses des consommateurs y sont certainement pour quelque chose, mais la croissance bénéficiaire des entreprises reste également à niveau pour l'instant. Reste à voir si cette croissance bénéficiaire a tenu le coup au troisième trimestre de cette année. Il faut dire que les attentes sont élevées, et lorsque la barre est haute, ce n’est encore facile que pour Mondo Duplantis de la franchir, vous savez....

Les plans de relance proposés par le gouvernement chinois comportent maints d'éléments différents. Baisses des taux d'intérêt à court terme, facilités pour le secteur immobilier en difficulté et même facilitation des sorties de fonds pour stimuler l'investissement dans le marché boursier local. L'année du Dragon est ainsi passée d'une perte depuis le début de l'année à des gains de plus de 10% sur la même période en une semaine. L'objectif est clair: inscrire au tableau la croissance espérée de 5% en 2024. Mais cela, cher lecteur, ce sera un véritable tour de force. Il faudra attendre les semaines et les mois à venir pour savoir si le véritable retour à la croissance en Chine a commencé. Car l’hirondelle ne fait pas le printemps. Même si un tiens vaut mieux que deux tu l’aurais, c’est sûr. Et la dernière semaine de septembre valait encore son pesant d’hirondelle.

Quels sont les risques à court terme? Nous ne pouvons bien entendu pas ignorer l'escalade du conflit militaire au Moyen-Orient. La réaction des marchés boursiers reste assez limitée pour l’instant. Israël répondra sans doute au tir de missile iranien sur Tel-Aviv? Reste à savoir où, quand et comment. Une escalade entre les deux pays pourrait mettre les marchés boursiers sous pression. Les prix pétroliers ont pu récupérer, très légèrement certes, une partie du reflux enregistré ces derniers mois. Nous attendons également avec impatience la publication des résultats du troisième trimestre, mais surtout les prévisions pour l'année prochaine. Les observateurs du marché placent la barre assez haut en ce qui concerne les bénéfices d’exploitation, ce qui rend le risque de déceptions au cours des prochains trimestres assez élevé. En ce qui concerne la valorisation, le marché américain reste relativement bien valorisé. Comment la situation peut-elle se normaliser? Logique: soit les bénéfices augmentent, soit les cours de bourse baissent...

YTD= evolutie sinds 01-01-2024

L'Allemagne n’y arrive pas

La croissance du PIB réel de la zone euro pour le deuxième trimestre n'a pas excédé 0,2% par rapport au trimestre précédent. Même si la croissance a été conforme aux attentes des économistes, une dissonance négative a été détectée du côté de l'Allemagne. Le "moteur de l'économie européenne" ne démarre pas et après une contraction au deuxième trimestre (même si elle n'est "que" de 0,1%), on s'attend à une nouvelle baisse au troisième trimestre. Une situation qui remplirait d’emblée une condition technique de récession, à savoir deux trimestres consécutifs de croissance négative. Nous attendons les chiffres définitifs du troisième trimestre, mais nous ne décelons pas de signes rassurants pour l’instant. Il y a, par exemple le secteur automobile à la peine, qui a connu des avertissements sur bénéfice à la fois de BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen, parfois même à deux reprises durant l’année en cours. Et quand on sait que VW vend à nouveau plus de saucisses au curry que de voitures dans ses restaurants d'entreprise...

La pression s'accroît donc sur la Banque centrale européenne (BCE) et sur les décideurs politiques. L'industrie manufacturière de la zone euro est en jeu. Combien reste-t-il à l'Europe pour sauver son industrie manufacturière? Heureusement, il reste le consommateur qui, comme aux États-Unis, peut se targuer d'un faible taux de chômage en Allemagne, ce qui permet de maintenir les dépenses privées. Mais pour combien de temps encore, si les emplois allemands dans les usines automobiles se retrouvent également menacés? Nos voisins de l'Est ont du pain sur la planche. Espérons qu'ils parviendront également à résoudre ce problème.

Bron: Bloomberg

La Chine rattrape son retard

La Chine s'est fixé un objectif de croissance de 5% en base annuelle. Un objectif que de nombreux observateurs du marché avaient déjà abandonné. Jusqu'à ce qu'une série de mesures d’assouplissement monétaire prises fin septembre vienne soudainement booster l’humeur chinoise. Et cette humeur vient de loin. Il faut dire que le consommateur chinois est à la dérive depuis un certain temps. La crise de l'immobilier, en particulier, a véritablement pesé ces dernières années, une grande partie de l'épargne chinoise étant immobilisée dans ce secteur. Les taux d'intérêt ne sont pas non plus très élevés au pays du Soleil-Levant (les rendements des obligations à 10 ans se situent autour de 2%) et pourtant, la demande d'obligations d'État à long terme est très forte. Cela pourrait favoriser une surchauffe du marché obligataire, la dernière chose dont le gouvernement chinois a besoin en ce moment. De nombreuses mesures ont donc été annoncées. Une série de taux d'intérêt directeurs ont été abaissés, les banques doivent détenir moins de réserves pour les prêts accordés, les taux d'intérêt sur les prêts hypothécaires existants ont été réduits, l'apport initial pour les citoyens qui achètent une résidence secondaire est moins important, et des fonds sont libérés pour les fonds d'investissement, les assureurs et d'autres pour acheter des actions. Il s'agit donc d'un véritable bazooka financier. Quant à savoir si cela suffira à relancer la croissance, mystère. La première réaction du marché est positive, mais la route est encore longue.

Fixed income

La pause marquée par de nombreuses banques centrales en été a brusquement pris fin en septembre avec un assouplissement monétaire.

La Banque centrale américaine est sortie du lot en abaissant son taux d'un demi pour cent, ce qui dépasse les attentes du marché.

Cette décision repose sur la conviction des gouverneurs que l'inflation se rapproche enfin de l'objectif et que l'économie entre dans une phase de ralentissement.

La Fed n'a toutefois rien dévoilé sur ses prochaines interventions. De futurs abaissements de taux devront être "mérités", avec chiffres à l'appui. Il va donc falloir patienter. Les marchés obligataires restent très optimistes et prévoient une baisse de près de 2% d'ici fin 2025, ce qui est plutôt ambitieux.

Dans la zone euro, la Banque centrale européenne n'a pas déçu non plus: elle a abaissé son taux de 25 points de base. De mauvais baromètres de confiance et une meilleure inflation que prévu en septembre augmentent la probabilité de nouveaux abaissements de taux dans les mois à venir. Les marchés s'attendent encore à des baisses de taux de près de 2% d'ici fin 2025.

Les autres banques centrales européennes ne sont pas non plus restées les bras croisés. Les Banques centrales suisse et suédoise ont ainsi assoupli leur politique monétaire d'un quart de pour cent.

Tout comme les mois précédents, les taux à court terme ont baissé plus rapidement que les taux à long terme, de sorte que la courbe suit actuellement une évolution plus normale dans de nombreux pays. Les investisseurs sont à nouveau mieux récompensés lorsqu'ils détiennent des obligations à plus long terme.

La grande volatilité du marché des obligations d'État ne se traduit pas par un élan supplémentaire sur le marché des obligations d'entreprises. Les différentiels de taux par rapport aux obligations "investment grade" et à haut rendement sont restés très stables le mois dernier. Les marchés des crédits tablent actuellement encore sur un atterrissage en douceur de l'économie, combiné à une croissance lente mais continue et à un recul de l'inflation.

L'intensification des tensions géopolitiques durant ces derniers jours se fait surtout sentir sur le marché des obligations d'État, par le biais d'une baisse supplémentaire des taux aux États-Unis, mais aussi en Suisse. Ces pays font honneur à leur statut de "havre sûr".

Le regain de tensions met également un terme à l'affaiblissement du dollar. Le billet vert devrait jouer son rôle de devise refuge pour la période à venir, du moins tant que l'incertitude géopolitique persistera.

Stratégie d'investissement KBC

Secteurs dans la stratégie

Actions cycliques: nous restons globalement sceptiques à l'égard des valeurs cycliques, mais à la lumière des récentes baisses des taux d'intérêt, et de celles auxquelles il faut encore s'attendre, nous avons modifié quelques priorités. La prudence reste de mise à l'égard des entreprises industrielles. Nous sommes toutefois devenus plus optimistes en ce qui concerne les matériaux, car ils peuvent profiter de la baisse des taux d'intérêt qui alimentera la demande de matériaux de construction. Nous sommes optimistes vis-à-vis des secteurs de la consommation discrétionnaire. Le secteur automobile ne nous séduit pas, mais il est dominé par la volatile action Tesla.

Actions défensives: sur le plan sectoriel, nous privilégions les produits ménagers et personnels (dans les secteurs des biens de consommation de base) et les soins de santé. Dans le domaine de la santé, nous sommes positifs non seulement pour les entreprises pharmaceutiques traditionnelles, mais aussi pour les technologies médicales. Notre position à l’égard des services aux collectivités est neutre à l’heure actuelle. En ce qui concerne les produits alimentaires et les boissons, nous avons mis un terme à notre surpondération, l'économie semblant avoir amorcé un atterrissage en douceur.

Actions financières: nous sommes optimistes à l’égard du secteur financier. Cela vaut aussi bien pour les compagnies d'assurances que pour les banques (européennes). Les marges d'intérêts restent élevées et l'aplatissement de la courbe des taux renforcera encore cet effet dans les mois à venir.

Immobilier
: après une période difficile pour l'immobilier, le secteur devrait pouvoir tirer profit de la baisse des taux d'intérêt. Les banques centrales semblent prêtes à réduire leurs taux directeurs lors de leurs prochaines réunions. En outre, nous constatons une nouvelle augmentation du nombre de transactions dans le secteur, ce qui réduit l'incertitude en matière de valorisation. Enfin, le rendement de dividende est également intéressant.

Technologie: nous sommes optimistes en ce qui concerne les logiciels. La valorisation est attrayante et les chiffres du deuxième trimestre sont excellents. Nous prenons des bénéfices sur les titres liés à l'intelligence artificielle, comme Nvidia, et sur le secteur plus large des semi-conducteurs. Le secteur est cher et les investisseurs cherchent des alternatives. Nous restons neutres en ce qui concerne les semi-conducteurs, car nous reconnaissons le potentiel durable. Nous conservons une opinion neutre vis-à-vis des médias (traditionnels) et, dans ce cadre, nous sommes optimistes à l’égard d’Alphabet et de Meta. Les flux de trésorerie disponibles restent sous pression en raison des investissements et les révisions bénéficiaires ont été largement négatives. Il s'agit toutefois d'un très petit segment. Le matériel informatique nous séduisant toujours assez peu, nous émettons un avis négatif.

Une stratégie d'investissement sur mesure.  

Que se passe-t-il à l'échelle mondiale? Et quelles sont les conséquences pour les marchés financiers? Dans la Stratégie d’investissement KBC, nous développons nos perspectives géographiques, sectorielles et thématiques.

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Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.