La Banque centrale européenne poursuit comme prévu son cycle d'assouplissement
Le 30 janvier, la BCE a abaissé son taux directeur, le taux de dépôt, de 25 points de base, à 2,75%. En conséquence, le taux de refinancement et le taux de prêt marginal ont diminué à 2,90% et 3,15%. Cette décision est conforme au scénario de KBC Economics et des marchés financiers. Le marché obligataire a par conséquent peu réagi. Le taux à 10 ans allemand est resté stable autour de 2,50%.
L'inflation est en bonne voie
Selon la BCE, le processus de désinflation est en cours, conformément au scénario des économistes de la BCE. De plus, selon la BCE, la plupart des indicateurs de l'inflation sous-jacente suggèrent que l'inflation reviendra durablement à l'objectif de 2% en 2025.
Selon Christine Lagarde, la présidente de la BCE, l'inflation dans la zone euro devrait se maintenir autour du niveau actuel au cours des prochains mois. Cela s'explique en partie par des effets de base statistiques consécutifs à la comparaison avec les prix de l'énergie un an plus tôt et par l'inflation encore relativement élevée des prix des services.
Par la suite, l'inflation devrait cependant atteindre durablement l'objectif de 2% dans le courant de 2025. À cet égard, la Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a surtout fait référence à la modération attendue de la croissance des coûts salariaux dans la zone euro. Conjuguée à une absorption partielle de la pression salariale dans les marges de prix des entreprises, cette évolution devrait conduire à une évolution des salaires compatible avec l'objectif d'inflation de 2% à moyen terme.
La BCE considère que la transmission des assouplissements de sa politique monétaire à l'économie européenne et à l’octroi de crédit est intacte depuis 2024, malgré la récente hausse des taux obligataires à long terme. Celle-ci est surtout due aux développements économiques aux États-Unis et constitue en partie un choc financier exogène négatif pour l'économie européenne.
Dépendance aux données, une réunion à la fois et aucune fixation de la politique future
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a confirmé que la BCE restait dépendante des données en ce qui concerne la trajectoire future des taux, qu'elle revoyait et déterminait sa politique d'une réunion à l'autre et qu'elle ne s'engageait pas sur une trajectoire future déterminée des taux d'intérêt.
Elle a toutefois clairement indiqué que le taux directeur futur était orienté à la baisse. Elle a en effet qualifié le niveau actuel des taux de toujours restrictif. Elle n'a pas non plus commenté le niveau du taux plancher de ce cycle de taux. Elle a fait référence à une nouvelle étude des économistes de la BCE publiée le 7 février, qui constitue l'une des sources d'information sur lesquelles s'appuieront les décideurs politiques de la BCE.
Attitude attentiste liée à l'impact d'éventuelles frictions commerciales
Le scénario de base de la BCE reste la poursuite de la reprise conjoncturelle dans la zone euro en 2025. La stagnation de la croissance au quatrième trimestre 2024 n'y change rien, selon la présidente Christine Lagarde. Celle-ci a cependant précisé que les risques de croissance pour la BCE étaient orientés à la baisse et que le scénario de base supposait qu’il n’y aurait pas d’escalade des frictions commerciales dans le courant de 2025.
L'incertitude concernant les conséquences possibles des droits de douane américains est si grande, selon la BCE, qu'à ce stade, elle ne peut pas encore intégrer d'hypothèses à ce sujet dans son scénario de base. Cela s’inscrit dans le cadre de la dépendance aux données de sa politique future.
La présidente Christine Lagarde a également mentionné que de nouvelles prévisions des économistes de la BCE seraient disponibles en mars, ainsi que deux chiffres d'inflation supplémentaires et probablement aussi des informations supplémentaires sur la nouvelle politique économique et commerciale des États-Unis. Sauf surprise majeure, nous nous attendons donc (comme le marché) à ce que la BCE réduise encore son taux directeur de 25 points de base en mars sur la base de ces informations supplémentaires.
Scénario de KBC Economics et attentes du marché
KBC Economics s'attend à ce que la BCE réduise son taux directeur de 25 points de base lors de chacune de ses trois prochaines réunions et atteigne ainsi d'ici la mi-2025 le plancher de 2% pour son taux de dépôt de ce cycle. Jusqu'il y a peu, le marché prévoyait un taux plancher plus bas, mais les attentes du marché ont évolué vers le scénario de KBC Economics, principalement en raison de la concrétisation des projets politiques américains. Le marché s'attend à ce que la BCE atteigne ce plancher un peu plus tard, en septembre, alors que KBC Economics table sur le mois de juin.
Une question importante reste de savoir où se situe le taux directeur neutre de la BCE. Comme indiqué ci-dessus, la publication d'une étude de la BCE le 7 février pourrait clarifier un peu plus la fourchette envisagée par la BCE. La présidente Christine Lagarde a rappelé à cet égard que la politique de la BCE dépendait des données (sans doute surtout en référence à la future politique commerciale) et que la BCE n'avait donc pas d'estimation à ce stade du niveau neutre des taux et encore moins de la question de savoir si elle devra ou non abaisser son taux directeur en dessous de ce niveau à un moment donné pour stimuler l'économie européenne.
Selon l'estimation actuelle de KBC Economics, le plancher attendu de 2% pour le taux de dépôt est légèrement stimulant, dans un souci de prudence de la BCE. Dans l'hypothèse d'une inflation de 2%, cela correspond en effet à un taux directeur réel de 0%. À mesure qu’il deviendra plus clair que, conformément au scénario de la BCE et de KBC Economics, les risques actuels ne ruinent pas le redressement conjoncturel de la zone euro en 2025, il nous paraît plausible que la BCE reprenne ensuite une partie de ses mesures de relance monétaire.
La BCE estime que la porte est grande ouverte pour l'adoption de l'euro en Bulgarie
Sa présidente Christine Lagarde a également déclaré que l'adoption de l'euro par la Bulgarie s'était rapprochée d’un pas après la demande d'un nouveau rapport de convergence par les autorités bulgares. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a confirmé qu'en ce qui concerne les critères de convergence économique, et en particulier la convergence de l'inflation, la porte était désormais grande ouverte selon la BCE pour l’introduction de l'euro en Bulgarie.
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