Le prix élevé du cacao a un goût encore plus amer pour les producteurs

Les prix du cacao, l'une des principales matières premières pour la production de chocolat, sont en hausse depuis un certain temps. Un ralentissement a été observé récemment, mais un coup d’oeil sur le graphique des prix montre que les niveaux actuels n'ont pas été atteints depuis 2016. De mauvaises nouvelles pour les producteurs de confiserie notamment. En effet, ceux-ci ont de plus en plus de mal à répercuter la hausse des prix du cacao et du sucre sur les consommateurs mis à mal par l'inflation.

Les futures sur le cacao à New York ont franchi la barre des 3.500 dollars la tonne à la fin du mois dernier, s'approchant de niveaux jamais atteints depuis plus de 12 ans. La détérioration des perspectives de l'offre mondiale dans un contexte de hausse de la demande en est la cause. Il s'agit notamment du Ghana qui, en tant que l'un des principaux producteurs de cacao, pourrait une fois de plus ne pas respecter ses contrats d'approvisionnement. Selon Trading Economics, un manque d’engrais et une maladie virale a nui à la récolte de cacao dans ce pays. Pour 2022-2023, elle est désormais estimée à son niveau le plus bas depuis 13 ans et en recul de 24% par rapport aux estimations initiales. Comme si cela ne suffisait pas, la Côte d'Ivoire, le plus grand exportateur, s'attend à une baisse de près de 20% de la prochaine récolte principale par rapport à l'année dernière.

Toutefois, répercuter les nouvelles hausses de prix sur les consommateurs semble être un pas de trop. Les fabricants de chocolat ont enregistré des bénéfices records ces dernières années, la demande de chocolat s'étant maintenue malgré les hausses de prix, mais des données de Reuters suggèrent que cette tendance pourrait être rompue. Les consommateurs d'Europe et d'Amérique du Nord ont déjà subi des augmentations de prix d'environ 20% au cours des deux dernières années et commencent à réduire la quantité de chocolat qu'ils achètent, selon les données compilées par l’Analyste de Marché Nielsen pour Reuters.

Mondelez s'attend à ce que l'inflation du cacao et du sucre se poursuive. En réponse, l'entreprise affirme qu'elle veille à se couvrir dans une large mesure et à continuer d'accroître sa productivité. "L'augmentation du sucre et du cacao en particulier est importante", a déclaré Luca Zaramella, directeur financier de Mondelez, en juillet. "Nous parlons d'une augmentation de plus de 30% si l'on considère les 12 derniers mois, voire plus, en particulier pour le cacao." La résistance accrue à des prix plus élevés a été observée récemment dans notre pays lorsque des produits Mondelez ont été retirés des rayons faute d'accord sur les prix.

La croissance du volume des ventes de chocolat de Mondelez s'est considérablement affaiblie cette année - passant de 14,8% au cours des 4 semaines précédant le 25 février à 3,2% au cours des 4 semaines précédant le 15 juillet en glissement annuel - même si elle a maintenu les augmentations de prix à deux chiffres, selon une analyse Bernstein des données Nielsen, vue par Reuters.
"Nous constatons que les consommateurs réagissent plus qu'auparavant. Je serais très prudent quant aux augmentations de prix", a déclaré Dan Sadler, expert en confiserie auprès d’IRI, une société d’étude de marché américaine. "Nous constatons que les consommateurs achètent moins."

L'ancien Kraft Foods s'est séparé de ses activités d'épicerie américaines en octobre 2012. L'entité résiduelle, baptisée Mondelez, englobe depuis lors les activités à croissance rapide. L'entreprise est devenue un acteur de premier plan dans le monde des snacks, en se concentrant sur les biscuits, le chocolat, le chewing-gum et les boissons. Ses marques phares sont Oreo, Milka et Lu.

Prix
de clôture: 71,13 USD au 18-08-2023

Bourse
NYSE

ISIN
code US6092071058

Cliquez ici pour consulter la fiche d'action de Mondelez

Ce bulletin d'information ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.