Le prix du baril de Brent passe (brièvement?) sous la barre des 80 dollars
Il y a quelques jours, le marché du pétrole a connu des turbulences après le report à jeudi prochain de la réunion de l'OPEP+ prévue à Vienne. Le prix du baril de Brent, le pétrole de référence en Europe, est brièvement retombé de plus de 82 USD à 78,5 USD. Mais à la fin de la journée, la majeure partie de la baisse était déjà effacée.
Restrictions de production
Les pays de l'OPEP+ tentent depuis longtemps déjà d'équilibrer l'offre et la demande en réduisant leur production, tant au niveau de l'ensemble des pays que par des restrictions supplémentaires volontaires de la part de l'Arabie saoudite (1 million de barils par jour) et de la Russie (300 000 barils par jour).
Certains pays africains (Angola, Nigeria, Congo) avaient déjà accepté précédemment des restrictions (temporaires), mais celles-ci ont pu être annulées après l’examen (audit) de leur capacité de production. Cet audit aurait été négatif pour les pays concernés, mais ceux-ci le contestent et souhaitent augmenter leur production. Cela a semble-t-il été jugé inacceptable par l'Arabie saoudite, estimant qu'elle fait déjà trop d'efforts pour soutenir le prix du pétrole.
Qu'en est-il des négociations pour 2024?
Les négociations sur les niveaux de production pour 2024 sont surtout une manœuvre tactique jusqu'à nouvel ordre. L'absence totale d'accord menace d'engendrer une offre excédentaire substantielle.
La réaction des prix d’il y a quelques jours montre que le marché s'attend à ce que l'on n'en arrive pas là. Jusqu'à l'incident, l’on s'attendait globalement au maintien des restrictions existantes ainsi qu’à la prolongation de l'effort volontaire de la Russie et de l'Arabie saoudite.
En reportant sa réunion, l'Arabie saoudite pourrait chercher un levier visant à obtenir une réduction supplémentaire pour l'ensemble du cartel de l'OPEP+. Cela pourrait être nécessaire pour rétablir l'équilibre global entre l'offre et la demande. Une demande modérée l'an prochain (en partie liée à une croissance relativement faible en Chine) et surtout une production élevée des producteurs extérieurs au cartel (États-Unis) risqueraient de renforcer la pression sur les prix du pétrole l'année prochaine.
Les chiffres américains ont montré à cet égard que les réserves pétrolières continuaient de se reconstituer. L'accroissement de l'offre est évidemment une bonne nouvelle pour les consommateurs et les importateurs, mais pour des raisons budgétaires internes, l'Arabie saoudite vise un prix du baril autour de 100 USD. Nous attendons de voir si la manœuvre tactique de l'Arabie saoudite la semaine prochaine conduira à de nouvelles réductions de la production.
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