Une économie résiliente mais qui s’essouffle
Plus tard que d'habitude, la Commission européenne (CE) a publié une brève mise à jour estivale de ses perspectives économiques. Elle prévoit une croissance du PIB réel de 0,8% en 2023, tant dans la zone euro que dans l'ensemble de l'UE. Pour 2024, elle table sur 1,3% dans la zone euro et 1,4% dans l'UE. Par rapport aux prévisions de printemps (clôturées en mai), il s'agit d'une révision à la baisse de 0,2 point de pourcentage pour l'UE en 2023 et de 0,3 point de pourcentage pour la zone euro en 2023 et 2024 ainsi que pour l'UE en 2024.
La Commission note que les économies européennes font preuve de résilience face aux chocs "formidables" de ces dernières années. Mais l'élan diminue. Cette révision à la baisse est principalement due à une croissance plus faible que prévu au premier semestre 2023.
Une croissance quasi nulle en 2023
Dans la zone euro, une croissance quasi nulle a succédé à la légère contraction du PIB réel au quatrième trimestre 2022. À la mi-2023, le PIB réel (après correction des variations saisonnières) n’avait progressé que de 0,14% par rapport au troisième trimestre 2022, lorsque la BCE avait entamé le cycle de relèvement de son taux directeur.
Les composantes des dépenses, publiées la semaine dernière, montrent au final une contraction de plus de 0,6% en volume pour la consommation des ménages au cours de cette période. L'inflation élevée a eu un impact plus important que ne le prévoyait la CE dans ses prévisions de printemps. Au final, la croissance de la consommation publique s’est révélée conforme à la croissance du PIB réel.
Hausse des investissements en équipements des entreprises
Il est intéressant de noter que, malgré la forte hausse des taux d'intérêt, les investissements en équipements des entreprises ont encore augmenté de plus de 1% depuis le début du resserrement monétaire. Le dernier Lending Survey de la BCE suggère que cela pourrait être lié aux investissements nécessaires à la transition verte. Ceux-ci resteraient un moteur important de la demande de crédits et les banques maintiendraient des conditions de prêt plus souples pour ce type d’investissements.
La dynamique d'investissement des entreprises au cours des derniers trimestres contraste fortement avec la construction de logements, qui subit l'impact négatif de la hausse marquée des taux d'intérêt.
Enfin, la dégradation de l'environnement international et la compétitivité mise à mal de l'industrie européenne jouent des tours aux exportations.
Qu'en est-il de la croissance économique au second semestre 2023?
Selon les prévisions de la Commission européenne (CE), le resserrement de la politique monétaire et la morosité de l'environnement international maintiendront la croissance économique à un très modeste niveau au cours du second semestre de l'année. La résilience du marché du travail et le ralentissement progressif de l'inflation permettront une reprise modérée de la croissance économique, tirée par la consommation, en 2024.
Par rapport à ses prévisions de printemps, la CE se montre à présent un peu moins optimiste à cet égard. Les perspectives de la CE se rapproche ainsi de celles de KBC, qui tablent toujours sur une croissance très modérée.
La CE a légèrement abaissé ses prévisions d'inflation pour la zone euro pour 2023 (de 5,8% à 5,6% en moyenne) et les a relevées pour 2024 de 0,1 point de pourcentage, à 2,9 %, en raison de la récente hausse des prix du pétrole. Bien au-delà de l'objectif de la BCE donc. En outre, comme le prix du pétrole a continué à augmenter depuis la date de clôture des perspectives de la CE, il est possible que l'inflation soit légèrement plus élevée en 2024. La CE conclut d’ailleurs en précisant que ses perspectives sont entourées d'une "formidable" incertitude.
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