Copl: Une plate-forme axée sur le thème de la relation qui s’adresse à tous les couples
Il y a deux ans, Mayssa Badr a lancé la plate-forme numérique Copl destinée à informer et à accompagner les couples à chaque étape de leur relation. L’année passée, plus de 25.000 personnes par mois ont visité le site et une collaboration a été mise en place avec la Mutualité chrétienne. Pour développer son entreprise, Mayssa Badr bénéficie du soutien et des conseils de son époux, Christopher Burghardt, qui a occupé, au cours des quinze dernières années, des fonctions dirigeantes au sein de plusieurs entreprises internationales actives dans le secteur de l’énergie plus durable et de la mobilité.
Copl peut également offrir un soutien aux couples qui ne connaissent pas de problèmes relationnels afin de les aider à rester sur la bonne voie.
Mayssa Badr est moitié américaine, moitié liba¬naise, mais elle est née en Belgique où elle a vécu la majeure partie de sa vie. Elle a été directrice commerciale du journal European Voice, plus tard acheté par Politico, et Senior director communica¬tion de l’agence de relations publiques BCW. Après la naissance de son troisième enfant, elle a décidé de créer sa propre entreprise, Copl.
Son époux Christopher Burghardt est moitié allemand et moitié belge. Dans un lointain passé, il a travaillé chez AB Inbev et pendant les quinze années suivantes, dans des entreprises qui misent sur la durabilité. Il a travaillé chez First Solar (panneaux solaires) où il était responsable du développement de l’entreprise en Europe, en Afrique et au Moyen- Orient, chez ChargePoint (infrastructures de chargement pour voitures électriques) où il occupait le poste de directeur général pour l’Europe et chez Uber où il occupait le poste de Head of policy and communications.
Depuis deux ans, il est investisseur et consultant dans une douzaine de start-ups actives dans le domaine de l’énergie durable et de la mobilité. Il exerce en outre une fonction consultative chez Copl.
Pour quelle raison avez-vous créé Copl il y a deux ans?
Mayssa Badr: “Parce que j’ai connu un divorce difficile il y a dix ans. Celui-ci a eu un énorme impact sur ma santé mentale et moi-même, mais également sur mes deux enfants qui étaient encore très jeunes à l’époque. L’affaire a même été portée devant le tribunal. Je devais obtenir de nombreuses informations dans divers do¬maines mais bizarrement, il n’existait pas une seule plate-forme sur laquelle je pouvais poser toutes mes questions. Tout était compartimenté : les conseils juridiques, psychologiques, le coaching, la médiation alors que tous ces aspects sont liés. Lorsque votre santé mentale est fragilisée, vous n’êtes pas en mesure de prendre les décisions juridiques adéquates. J’avais besoin d’une approche holistique, mais celle-ci n’existait pas. C’est la raison pour laquelle j’ai créé Copl. Après une phase de test positive, nous avons démarré le projet pour de bon, il y a deux ans.”
La plate-forme s’adressait-elle initialement aux couples confrontés à des problèmes?
Mayssa Badr: “Oui, mais après six mois déjà, nous avons étendu le champ d’action de la plate-forme au couple sous toutes ses formes. Copl peut également offrir un soutien aux couples qui ne connaissent pas de problèmes relationnels afin de les aider à rester sur la bonne voie. La préven¬tion constitue une part importante de notre activité. C’est justement cet accent que nous mettons sur le maintien d’une relation saine qui a incité la Mutualité chrétienne à soutenir Copl au début de cette année.”
Christopher Burghardt: De plus, tout ce qui survient dans une relation a également un impact important sur le travail, la productivité des travailleurs et leur bien-être. Et comme de plus en plus de personnes font du télétravail à temps partiel, il y a de plus en plus d’interférences entre vie professionnelle et vie privée. C’est un problème délicat pour l’employeur car il touche, bien entendu, la vie privée du travailleur. Il y a, là aussi, des opportunités à saisir pour une plate-forme qui prévient ou gère ce type de problèmes. Nous sommes actuellement en train de voir si nous pouvons développer des packs Copl que les entreprises proposeraient à leurs travailleurs”.
Comment fonctionne la plate-forme?
Mayssa Badr: “Chacun peut créer un compte gratuit qui permet d’accéder à divers outils. La plate-forme comporte 300 articles documentés qui abordent huit thèmes : la psychologie, les enfants, la sexualité, la législation, etc. Nous proposons pas mal de listes à cocher ou de listes de choses à faire pour les personnes qui ont, par exemple, l’intention de se séparer.
Il y a également des articles qui permettent d’évaluer la relation mais aussi de s’évaluer soi-même, des feuilles de route. Tout est étayé par les avis de divers experts : avocats, psychologues, médiateurs. Nous offrons donc une approche holistique. Nous collaborons également avec des parte¬naires. Nous possédons, par exemple, une application de baby-sittings pour les couples qui veulent passer une soirée en tête-à-tête sans les enfants. La plate-forme comporte également une section premium payante qui permet d’accéder à des outils supplémentaires et d’avoir, notamment, un entretien personnel avec un médiateur.”
Quel est votre rôle, Monsieur Burghardt?
Christopher Burghardt: “Je conseille, j’aide à trouver les investisseurs adéquats, je tente d’expliquer les opportunités et les risques et j’utilise mon réseau, comme je le fais pour les start-ups que je soutiens. Je suis convaincu que la plate-forme peut avoir un énorme impact, que nous pouvons faire la différence en matière de santé mentale.”
Mayssa Badr: “Parfois, nous bloquons une heure dans nos agendas pour discuter de Copl et durant ces moments-là, nous essayons de ne pas parler de notre vie personnelle.”
La plate-forme Copl emploie-t-elle du personnel?
Mayssa Badr: “J’ai un collaborateur permanent qui m’aide à optimiser la plate-forme. Les autres collègues, notamment un community manager et un copywriter, sont indépendants. Mais nous formons une véritable équipe, nous nous réunis¬sons une ou deux fois par semaine. Et il y a, bien entendu, l’important réseaux d’experts avec lesquels nous collaborons. Nous essayons de construire, autour du client, un groupe d’experts qui sera à même de l’aider."
Votre activité, à tous les deux, s’articule autour d’un thème qui fait partie des préoccupations prioritaires : la durabilité et la santé mentale.
Christopher Burghardt: “ C’est lors de mon arrivée chez First Solar que ma carrière a pris un virage important. Je me suis rendu compte que l’on pouvait vraiment changer la société en travaillant dans le secteur adéquat et en gérant correcte¬ment une entreprise. On peut contribuer à l’évolution d’une entreprise tout en faisant progresser la société. C’est la raison pour laquelle je suis passionné par le secteur de l’énergie et de la mobilité où j’occuperai certainement encore une fonction opérationnelle dans le futur. Mais pour l’heure, je reste consultant. C’est une période très saine pour notre famille. Nous travaillons énor¬mément tous les deux mais nous sommes beau¬coup plus présents à la maison qu’auparavant pour les enfants.”
Mayssa Badr: “Pour moi, Copl est une histoire très personnelle. Je veux mettre à profit une expé-rience négative pour faire quelque chose de bien et avoir un impact. La réussite de la plate-forme constitue une énorme motivation pour moi. Nous sommes sur la bonne voie.”
Où vous voyez-vous dans un ou deux ans?
Mayssa Badr: “Je veux continuer à affiner le contenu de nos produits Copl, augmenter la convivialité de la plate-forme, entreprendre des démarches pour proposer des packs B-to-B et renforcer encore davantage notre approche pluridisciplinaire avec de nombreux experts dans les matières les plus diverses.”
Christopher Burghardt: “La dernière équipe que j’ai dirigée comptait de nombreuses personnes, réparties dans différents pays. À présent, je travaille dans un contexte réduit, avec des start-ups et l’entreprise de mon épouse. C’est très enrichissant. J’aime venir en aide aux entreprises et participer à leur évolution, les aider à atteindre un niveau supérieur. Je pense qu’il serait profi¬table, pour beaucoup de personnes qui occupent une fonction dirigeante, de ‘décrocher’ provisoire¬ment et d’assumer davantage un rôle consultatif. Cette période m’aura appris beaucoup de choses que je pourrai mettre à profit si j’occupe de nouveau une fonction opérationnelle dans une entreprise à moyen terme. Je verrai bien comment les choses évoluent. Ce que je sais, c’est que je ne veux plus d’une fonction où je passe cinq jours par semaine dans un avion et ne suis jamais à la maison. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est très important.”
Mayssa Badr: “Christopher n’était pratiquement jamais à la maison. Il voyait à peine les enfants. Notre fille cadette avait pris l’habitude de se glisser dans mon lit la nuit pour faire des câlins. Une nuit où Christopher dormait à la maison, elle s’est réveillée en sursaut et a murmuré, effrayée : “Maman, il y a un homme dans ton lit”. Tellement elle était habituée à ce que son papa ne soit pas à la maison. Aujourd’hui, nous en rions mais sur le moment même, nous avons trouvé cela très choquant et interpellant.”