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Le monde en images: la trêve estivale se fait attendre

Ce texte a été finalisé à la fin du mois de juillet

L'été ... Les analystes, les stratégistes et les gestionnaires de fortune du monde entier activent leurs messages out of office avant de s’envoler vers des destinations lointaines, sans se soucier un seul instant du sort des marchés. Car, soyons honnêtes, la volatilité et les volumes de transactions diminuent toujours considérablement durant cette période. Or, cette année, le réveil a dû être brutal aux Maldives, face à des élections françaises anticipées, à la déroute des valeurs technologiques, à un nouveau candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine et à des banques centrales en pleine effervescence. Trêve estivale, disiez-vous ... Tous au taquet donc en juillet, nous tiendrons grâce à notre screensaver des Maldives ...

C'est le président Macron qui a jeté un pavé dans la mare en convoquant des élections anticipées après les élections européennes de mai qui s'étaient soldées par un résultat catastrophique pour son parti. Le spread sur les obligations d’État françaises s’est creusé et les oiseaux de mauvaise augure y voyaient déjà la victoire écrasante du Rassemblement national de Marine Le Pen et l’installation à Matignon du nouveau wonderboy Jordan Bardella. Une période de tension politique qui s'est finalement terminée en pétard mouillé après deux tours et a conduit à une impasse chez nos voisins français. Mais ce qui est certain, c'est que les extrêmes ne l'ont pas emporté. Pour le plus grand soulagement de beaucoup.

Nous enchaînerons avec les résultats des entreprises pour le deuxième trimestre. Et ceux-ci sont en train de devenir très importants, surtout pour les grandes entreprises technologiques. Vu l'envolée des valorisations dans le secteur, les '7 Magnifiquessont aujourd’hui attendus au tournant à chaque publication. Les attentes sont élevées et nous le constatons sur le marché. Microsoft, par exemple, a annoncé une croissance de pas moins de 29% sur le marché du cloud. Les investisseurs ont haussé les épaules et ont fait plonger l'action de près de 3%, parce que l'on attendait 30%. Albert Einstein aurait été fier de pouvoir démontrer la théorie de la relativité à l'aide des chiffres de la croissance. Mais cela montre l'importance que revêtent aujourd'hui les chiffres d'affaires, les taux de croissance et les bénéfices des grandes valeurs technologiques et cela réveille la volatilité sur le marché.

Et là, nous n’avons pas encore abordé les élections américaines: en une semaine, le discours des démocrates s’est mué de 'Joe Biden est notre seule option' en "tous derrière Kamala Harris". Ni la nervosité des adversaires, Donald Trump et son colistier J.D. Vance. Le momentum se déplace lentement mais sûrement du côté démocrate, et avec la convention démocrate et le colistier encore à déterminer, il devrait y rester pendant quelque temps. Les mois à venir jusqu’aux élections du 5 novembre promettent d’être animés pour Kamala Harris. Des mois durant lesquels elle devra conquérir la "classe ouvrière", en particulier dans les États qui lui sont opposés, si elle veut devenir la première femme à accéder à la Maison Blanche

Et comme si cela ne suffisait pas, les banques centrales en ont remis une couche. La Banque du Japon a mis fin à la politique de taux ultra-bas qu'elle menait depuis des décennies et a relevé, en deux étapes, son taux directeur à - roulement de tambours ... - 0,25%. Ce taux reste presque négligeable, mais le yen japonais s’est entre-temps déjà bien apprécié.

Et le reste du monde? On y attend surtout des baisses de taux d'intérêt. L'Europe est un précurseur atypique dans ce domaine. La Banque d'Angleterre a également réduit ses taux pour la première fois depuis 2020. De son côté, la Réserve fédérale américaine attendra probablement septembre. Et à première vue, cela semble nécessaire, car la croissance économique stagne. Aux États-Unis aussi, où le consommateur se montre de plus en plus frileux. Les réserves de liquidités accumulées pendant la pandémie de coronavirus semblent épuisées et le consommateur lésine de plus en plus, y compris sur les petites dépenses. Le moment est donc venu de lui donner de l’oxygène. Espérons que Jerome Powell saura se montrer énergique.

'The Great Rotation'

Les marchés d'actions ont donc été volatils au mois de juillet, en raison de plusieurs facteurs externes. Ce qui frappe, ce sont les belles performances des "petites et moyennes capitalisations". Prenons le Russell 2000, un indice américain composé de 2 000 de ces petites et moyennes entreprises. L'indice Russell a dépassé le Nasdaq de plus de 10% en juillet. Les petites et moyennes capitalisations reviennent donc sur le devant de la scène, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps. Mais il n'est absolument pas certain que la "grande rotation", soit le glissement des investissements des grandes valeurs (en particulier technologiques) vers le marché plus large (y compris les petites et moyennes capitalisations), se soit ainsi définitivement amorcée. Les "Magnificent 7" ne s’avoueront pas si facilement vaincus et le consommateur hésitant devra d’abord reprendre confiance avant que l'on puisse parler d'un véritable redressement.

 

Source: Bloomberg

Bron: Bloomberg

La volatilité est de retour

‘When the vix is high, it’s time to buy’. Un vieil adage boursier dit que des opportunités d'achat surviennent toujours dans les moments d’intense nervosité du marché, du moins pour celui qui ne craint pas le risque. Le "vix" est l'abréviation de l'indice de volatilité, dont le graphique est présenté ci-dessous. Plus le vix est élevé, plus la nervosité est grande et plus les fluctuations du marché sont importantes. Et vous, comment réagiriez-vous? Des élections françaises anticipées, Joe Biden qui passe le flambeau à Kamala Harris, l'engouement pour l'IA qui se lézarde, Donald Trump en chantre du bitcoin, etc. Les raisons ne manquent pas pour que les investisseurs prennent leurs bénéfices et échangent pour un temps les secteurs de croissance tels que les technologies et les services de communication contre des secteurs plus défensifs tels que les banques et les assureurs, la santé et les services aux collectivités. D'où l'extrême importance des résultats des grands noms de la technologie durant la période à venir. Tout raté pourra attiser l'indice de volatilité. Des opportunités d'achat se profileraient-elles pour les plus audacieux d'entre nous?

Source: Bloomberg

Marchés obligataires

Les obligations d'État américaines et européennes ont signé un très bon mois. La perspective d'une baisse des taux directeurs dans un avenir proche a fait s’envoler les cours. Toutefois, tant la Réserve fédérale que la Banque centrale européenne ont laissé leurs taux d'intérêt inchangés le mois dernier. Les deux banques centrales ont choisi d'attendre encore un peu une nouvelle confirmation de la victoire définitive dans la lutte contre une inflation trop tenace. Dans la foulée, elles reconnaissent que l'activité économique s'affaiblit et que la politique monétaire actuelle est en réalité trop restrictive compte tenu de la faiblesse relative de l'économie. Les marchés ont interprété ce message de manière positive et y ont vu une porte ouverte à de nouvelles baisses de taux d'intérêt après la trêve estivale.

En ce qui concerne les États-Unis, le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a souligné qu'à l'avenir, la Fed se concentrerait davantage sur l'évolution du marché du travail et moins sur l'inflation. L’inflation semble en effet bien partie pour atteindre l'objectif de 2% dans le courant de l'année 2025. La perspective d'une baisse des taux directeurs a fait bondir les cours obligataires. Sans surprise, ce sont surtout les taux à court terme qui ont accusé la plus forte baisse. En conséquence, la courbe est devenue un peu moins plate (négative). Les taux américains devraient encore être abaissés à trois reprises de 25 points de base cette année.

Dans la zone euro également, ce sont surtout les taux à court terme qui ont baissé. La plupart des pays de la zone euro ont à nouveau une courbe des taux positive, les taux à long terme étant plus élevés que les taux à court terme. L'Allemagne, un pays clé, fait ici exception. Dans la zone euro également, le marché incorpore encore 2 ou 3 baisses de taux pour le reste de l'année.

Les spreads de taux entre l'Allemagne et les autres pays de la zone euro sont restés relativement stables le mois dernier. Il est vrai que dans des pays comme la France et l'Italie, les spreads restent plus élevés qu'avant les élections européennes de juin dernier. Les spreads élevés devraient encore persister pendant quelque temps.

Le fait marquant le mois dernier a été la hausse des taux d'intérêt décidée par la Banque du Japon. Celle-ci a relevé ses taux de 0,10% à 0,25%, franchissant ainsi une étape historique. De nouvelles hausses des taux en fin d'année et en 2025 ne sont peut-être pas à exclure. La politique d'assouplissement quantitatif sera aussi systématiquement abandonnée au cours des deux prochaines années. Après deux décennies, le Japon mettrait donc enfin un terme à sa politique monétaire extrêmement expansionniste.

En ce qui concerne les obligations d'entreprises, le mois de juillet a de nouveau été très calme. Les spreads de crédit tant sur les obligations sûres investment grade que sur les obligations de pacotille plus risquées sont restés stables et sont toujours historiquement très bas. Tant que la croissance économique peut être préservée, un élargissement des spreads de crédit n’est pas à craindre.
Sur le front des devises, l’appréciation marquée du yen japonais a retenu l’attention. Grâce à l'abandon d'une politique monétaire (trop) expansionniste. Le dollar s'est aussi légèrement apprécié, mais la fourchette de négociation de l'année dernière n'a pas été rompue

Stratégie d'investissement KBC

Secteurs dans la stratégie

Actions cycliques: la prudence reste de mise à l'égard des entreprises industrielles. Nous sommes désormais neutres à l’égard des matériaux. La hausse de certaines matières premières cruciales comme le cuivre leur est profitable. Nous sommes négatifs vis-à-vis de la consommation discrétionnaire, le consommateur américain s’étant montré moins optimiste que prévu ces derniers temps. Le secteur automobile ne nous séduit pas non plus, mais il est dominé par la volatile action Tesla.

Actions défensives: sur le plan sectoriel, nous privilégions les biens de consommation de base (alimentation et boissons, produits ménagers et de soins personnels) et la santé. Dans le domaine de la santé, nous sommes positifs non seulement pour les entreprises pharmaceutiques traditionnelles, mais aussi pour les technologies médicales. Notre position à l’égard des services aux collectivités est neutre à l’heure actuelle.

Valeurs financières: nous sommes positifs pour le secteur financier. Cela vaut aussi bien pour les compagnies d'assurances que pour les banques (européennes). Les marges d'intérêts restent élevées et l'aplatissement de la courbe des taux renforcera encore cet effet dans les mois à venir.

Immobilier: l'immobilier est un petit secteur. Au cours de l'année écoulée, le secteur, confronté à la hausse des taux et à un marché qui se tarissait, a réalisé de piètres performances. Sa forte sensibilité aux taux est déterminante pour notre vision. Aux États-Unis, les attentes concernant le nombre de réductions de taux sont fortement revues à la baisse. Le maintien des taux d'intérêt à un niveau élevé plus longtemps et certains problèmes spécifiques au secteur immobilier américain ont conduit à une opinion négative.

Technologie: les dollars supplémentaires dans les budgets IT des entreprises semblent aller aux initiatives d'IA plutôt qu'aux logiciels, ce qui rend la croissance des sociétés de logiciels un peu plus incertaine. Nous sommes neutres pour ce secteur, Microsoft y compris. Dans le segment des semi-conducteurs, nous conservons une position surpondérée. La croissance substantielle (et peut-être structurelle) du segment axé sur l'intelligence artificielle donne en outre un solide coup de pouce. Nous gardons une vision neutre des médias (traditionnels). Nous sommes négatifs à l’égard des télécommunications (qui font partie des services de communication). Les flux de trésorerie disponibles restent sous pression en raison des investissements et les révisions bénéficiaires ont été largement négatives. Il s'agit toutefois d'un très petit segment. Le matériel informatique nous séduisant toujours assez peu, nous émettons un avis négatif.

Une stratégie d'investissement sur mesure.  

Que se passe-t-il à l'échelle mondiale? Et quelles sont les conséquences pour les marchés financiers? Dans la Stratégie d’investissement KBC, nous développons nos perspectives géographiques, sectorielles et thématiques.

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Cette nouvelle ne constitue ni une recommandation d'investissement ni un conseil.